Centrafrique: Une chasse à moto ordonnée par le général Alkhatim à Kabo.
Bangui, le 14 novembre 2016. 15:44′.
Par: Gisèle MOLOMA.
Vu l’état impraticable des routes, pour la séléka, les motos sont désormais considérées comme des moyens roulants les plus sûrs et adaptables pour infiltrer le plus vite que possible les zones à conquérir. C’est l’un des conseils donnés au général Alkhatim lors de son dernier séjour au Tchad. Sur le chemin de son retour à Kaga-bandoro, l’homme met en exécution le conseil et ordonne le ramassage de toutes les motos en bon état. Cela a commencé à Kabo le 6 novembre dernier. Cette réquisition manu-militari laisse croire à certains observateurs centrafricains à une probable attaque de grande envergure de la Séléka. Sur quelle ville ?
Certains pensent à un assaut sur Sibut le jour de la table ronde de Bruxelles. D’autres sur Bangui fin décembre. Selon nos informations, c’est l’hypothèse d’une attaque sur la ville de Sibut qui est probable mais la date reste à déterminée.
C’est le dimanche 6 novembre dernier que la population de la Commune de Kabo s’était retrouvée devant une scène de coup de force similaire à la série « Coup d’Etat » des guignols d’Abidjan. L’auteur n’est pas Gohou mais plus tôt le général Alkhatim et la scène n’est pas une fiction mais une réalité. Ce dernier, de retour du Tchad, ordonne à ces hommes de ramasser aux fins de confiscations des motos en bon état dans la ville. Même celles qui ont été garées devant les Eglises par les fidèles qui priaient à l’intérieur ont été aussi ramassées.
Selon des sources concordantes contactées par CNC, le général Alkhatim, de retour du Tchad, s’est fait accompagner par une centaine des jeunes mercenaires qu’il a pu recruter pendant son séjour. Et pour leur permettre de gagner Kaga-Bandoro qu’il a ordonné à ce que des motos soient saisies et mises à leurs dispositions.
Selon nos informations, ces mercenaires, dont la plus part sont des anciens rebelles tchadiens, munis de la carte géographique de la Centrafrique, auront non pas pour mission de lancer l’assaut sur Bangui mais plutôt de conquérir certaines grandes villes qui formeront les nouvelles frontières avec la Centrafrique du Sud. Ainsi les villes de Sibut, Bossangoa, Bozoum, Bouar sont dans la ligne de mire. L’opération « terre brulée » permettra à certains habitants de vider la localité.
Il aussi bien de rappeler que la plupart des incursions des combattants de la Séléka se faisaient par moto, armes sous les manteaux, comme à Ndomété, Batangafo, Grimari, Koui, Bocaranga, Gouzé et autres villages.
Le général Alkhatim, un homme qui n’a pas dépassé probablement 1,50m de taille, est à la tête de FDPC, une fraction armée de l’ex-coalition de la Séléka regroupant plusieurs milliers des combattants. Avec ses hommes, il contrôle désormais beaucoup des grandes villes allant du Centre au Nord-Est de la Centrafrique, faisant de lui l’un des généraux les plus influents et riche de la Séléka grâce aux taxes et autres frais installés. Son groupe aurait adhéré au processus du DDR annoncé depuis des mois par le Gouvernement. Mais le ping-pong du Gouvernement n’inspire aucune confiance à aucun groupe armé.
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