Comment ne pas reprendre in extenso l’intitulé du dernier ouvrage du Philosophe et politiste centrafricain Laurent GOMINA PAMPALI qui, sous le titre « un Etat, ça meurt aussi ! » nous délivrait des pamphlets afin de susciter l’éveil des consciences collectives sur l’inévitable extinction de la Centrafrique face à la succession des évènements qui nous enterrent et nous empêchent de nous imposer en tant que Peuple ?
Rédigé par Ben Wilson NGASSAN
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 21 octobre 2022
Un Etat, ça meurt aussi ! »…
En effet, sous nos regards impuissants, le pays se meurt…dans l’indifférence cynique de ceux à qui nous avions confié la conduite de notre destinée. En Centrafrique, tout est à terre : l’Etat, l’armée, l’administration publique, la démocratie, et depuis quelques jours, par la volonté du régime, on nous impose l’assassinat du capital humain centrafricain par la mise en retraite irréfléchie des rares professeurs émérites qui nous restent.
Il y a bien quatre ans, l’avocat Crépin MBOLI-GOUMBA disait déjà dans son livre intitulé : « la Nation centrafricaine et les récifs », que celui dont le destin est de se noyer, se noiera même dans un verre d’eau. En y réfléchissant, l’on a bien le droit de se demander si la République centrafricaine a-t-elle vocation de se noyer tant en qu’Etat, en tant que Peuple. (Un Etat, ça meurt aussi ! »…
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Par l’avènement des dirigeants étrangers aux pratiques de la démocratie, de la bonne gouvernance, la République centrafricaine a connu la destruction systématique des fondements de l’Etat. Il y a peu, nous avions évoqué dans un de nos billets que ce régime a désacralisé la haute fonction de l’Etat. Le dernier mensonge d’Etat du Chef d’Etat major de l’armée sur une supposée aide des « instructeurs russes » aux casques bleus bangladais de la MINUSCA, est une autre preuve du manque de sérieux qui caractérise ceux qui sont aux affaires. Comment ne pas se laisser attrister lorsqu’on sait, il y a peu, que le ministre des finances et du budget, Hervé NDOBA, se lançait dans un « auto-satisfécit » pour une aide estimée à 3 milliards dont le gouvernement est parti chercher trop loin aux USA ? Tous ces exemples illustrent parfaitement l’image dévoyée que les gens se font de la gestion d’un Etat. Diantre ! (Un Etat, ça meurt aussi ! »…
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Le moteur de la démocratie en Centrafrique semble déjà s’arrêter
Le plus difficile est que le régime impose aujourd’hui la loi de la pensée unique. Le moteur de la démocratie en Centrafrique semble déjà s’arrêter face aux attaques quasi-quotidiennes contre les acteurs judiciaires et les autres voix du pays.
L’assassinat de l’héritage centrafricain n’est pas que politique, il est multidimensionnel. Sur le plan économique, par ses choix géostratégiques hasardeux, le régime a privé le pays de toute aide extérieure. Et on sait que bientôt ce serait l’heure des comptes. Tandis que sur le plan intellectuel, les professeurs émérites sont envoyés à la retraite par simple « vendetta politique » tout en sachant que la relève n’a pas été préparée et serait encore bien loin d’être assurée.
A cette allure où l’appareil de l’Etat se fragilise de plus en plus, où les médiocres et les truands sont promus à la place des compétents et des honnêtes citoyens, où le régime s’est décidé de se verrouiller tant de l’intérieur que de l’extérieur, il y a bien lieu de craindre un avenir très sombre pour la Centrafrique des cinq et dix prochaines années. Le pays de BOGANDA est menacé d’extinction. Le père fondateur doit surement se retourner à chaque minute dans sa tombe. (Un Etat, ça meurt aussi ! »…
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