Bangui, République centrafricaine, samedi, 17 avril 2021, 10:05:53 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Dans l’histoire contemporaine, toutes les grandes guerres à travers le monde ont toujours abouti à des négociations, des dialogues quel que soit le vainqueur car les volets militaires quoique fructueux n’ont par expérience réglé de façon durable une crise. C’est ainsi qu’après sa réélection quand bien même contestée par une partie de l’opposition démocratique, le président de la république s’est inscrit dans la logique d’un dialogue constructif afin de rechercher des compromis aux questions essentielles, de définir de manière consensuelle les priorités qui s’imposent pour le bien être du peuple centrafricain. A l’orée de ce dialogue républicain voulu par le président de la république, une cacophonie assourdissante alimentée par des intentions égoïstes teintées de relents partisans gravite autour de la nature et du format de cette prochaine rencontre citoyenne.
La tendance dominante soutenue par le pouvoir souhaite un dialogue exclusif avec l’opposition démocratique c’est à dire les partis politiques légalement constitués sans oublier les syndicats, la société civile, les associations, les confessions religieuses etc…d’autres envisagent d’exclure les groupes armés et les partis politiques réunis dans la plateforme de la « coalition de l’opposition démocratique » communément connu sous l’acronyme du COD 2020.
Parallèlement à ce qui s’apparente à un « dialogue de sourds », des évènements de nature à envenimer le climat socio-politique déjà tendu sont enregistrés à travers la déclaration du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU sur les médias internationaux qualifiée de « dérapage » tendant à « forcer la main » du pouvoir pour dialoguer avec certains groupes armés pourtant réputés responsables de milliers de tueries, mutilations et violences de tous genres sur la paisible population. Par ailleurs, la demande de levée de l’immunité de certains parlementaires adressée par le parquet général au bureau de l’assemblée nationale pourtant légale dans la forme mais perçue par les uns et les autres comme de la provocation politique constitue des signes évocateurs d’une tension latente.
Au delà de ce qui peut advenir, le citoyen lambda toujours préoccupé par l’issue de la crise s’interroge :
Le dialogue attendu sans les véritables acteurs de la crise serait-il un remède efficace pour un dégel durable ?
A l’inverse, le dialogue républicain proposé par le président de la république aura t-il lieu ?
Par ailleurs, peut-on affirmer que le dialogue sensé démocratiser la vie politique est-il un mort-né ?
Les derniers évènements qui animent les débats politiques constituent-ils une crise da la crise ?
Peut-on parler du retour de la dictature ou d’une impasse démocratique ?
Le groupe armé qui vient de se démarquer de la CPC à travers un communiqué rentre t-il dans la république à travers cet acte ?
Quid pour les autres groupes armés qui sont restés fidèles au processus né de l’accord de Khartoum ?
Au delà de ces différentes et légitimes interrogations, nous souhaitons rappeler au président de la république que son discours prononcé à l’occasion de son investiture po le second mandat constitue un tournant dans la résolution de la crise.
Le peuple centrafricain vous a renouvelé sa confiance pour défendre ses intérêts vitaux et non de s’immiscer dans une guerre froide franco-russe qui n’alimente que les intérêts de ces puissances occidentales. En conséquence de ce qui précède, nous vous invitons humblement à prendre de la hauteur de vue et de bannir toute logique d’exclusion génératrice de tensions de nature à compromettre la cohésion nationale…
n’oubliez pas que ce deuxième quinquennat accordé par le peuple souverain est tacitement assorti d’une obligation de résultats, et que vous serez le seul comptable devant le tribunal de l’histoire.
Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Paris le 16 avril 2021.
Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Administrateur des élections.
Tel : 0666830062.