Dékoa, 19 juin (RJDH)- Selon des habitants joints au téléphone par le RJDH, Marabout Sara, un combattant de la milice Anti-balaka de Dékoa, se livrerait fréquemment à des exactions à l’encontre de la population réfugiée en brousse.
De passage mercredi dernier dans le campement Ngadira où se trouvent des déplacés de cette localité, il aurait agressé une femme d’une cinquantaine d’année qui aurait par la suite trouvée la mort. Il aurait aussi incendié une maison où se trouvait un enfant. D’autres membres de la milice Anti-Balaka seraient à sa recherche afin de le sanctionner.
« Nous sommes fatigués de Marabout Sara. Chaque fois qu’il arrive dans notre campement, c’est pour nous prendre nos réserves, l’argent et nos petits bétails », a témoigné un habitant du campement Ngadira joint par le RJDH. « Il agit souvent avec ses propres éléments et ne collabore pas avec le commandement des vrais Anti-Balaka », a ajouté ce témoin.
L’agression du mercredi dernier à Ngadira aurait créé une vive émotion au sein de la communauté de déplacés. « Il a voulu que la maman lui donne de l’argent mais celle-ci lui a répondu qu’elle n’en avait pas, c’est ainsi qu’il l’a agressée et la maman a trouvé la mort après », a affirmé une habitante de la ville de Dékoa jointe au téléphone par RJDH.
Informés de cette situation, les autres membres de la milice Anti-balaka condamnent ces actes commis par leurs pairs. Selon plusieurs témoignages des habitants de Dékoa, les autres Anti-balaka de la localité sont déjà à la recherche de Marabout Sara et de ses compagnons afin que des sanctions leur soient infligées.
« Les Anti-balaka déclarent qu’ils sont toujours fidèles au processus de retour au calme lancé avec l’application des mesures de confiance la semaine dernière par les forces internationales à Dékoa », a dit une autorité locale qui s’exprimait sous l’anonymat.
Contacté par le RJDH, le service de communication de la Misca dont les forces militaires assurent la sécurité de la ville de Dékoa avec les éléments de la Sangaris n’était pas disponible pour s’exprimer sur cette situation. La Sangaris déclare de son côté n’avoir pas reçue d’informations quant à ces dernières exactions commises par des Anti-Balaka à Dékoa. Mais elle promet d’en dire d’avantage au RJDH quand elle aura le rapport de ses éléments sur le terrain.
Depuis fin 2013, la ville de Dékoa connait régulièrement des exactions à cause de la présence des hommes armés. Et les forces internationales tentent d’y restaurer la sécurité avec l’application des mesures de confiance, débutée il y a deux semaines.