Tensions dans les sites de cantonnement Séléka à Bangui
Bangui (Corbeau News Centrafrique): 06-01-2015. Cela fait onze mois et bientôt 12 mois que les combattants de l’ex-rébellion Séléka sont cantonnés dans trois sites à Bangui, à savoir Camp Beal, Camp BSS et Camp RDOT. Ils devraient bénéficier ainsi des frais de cantonnement selon le compromis convenu avec le gouvernement. Evidemment, à l’issu des négociations, un comité avait été mis en place chargé de poursuivre les négociations.
Force est de constater que ces derniers broient le noir quant au décaissement de ces fonds. Ils ont déjà manifesté plusieurs fois à cet effet, paralysant la capitale. Ils ont même brandi la menace de se constituer en « martyrs » pour mettre le feu à la poudrière du camp Beal.
A la dernière rencontre du comité, le 3 janvier 2015, les combattants ont, non seulement récusé l’interlocuteur envoyé par la Présidence de la République, en l’occurrence Jean Jaques Demafouth ministre-conseiller à la Présidence de la République chargé du DDR et des relations avec la MINUSCA, mais aussi ils exigent le paiement de leurs frais de cantonnement sans quoi ils boycotteraient le Forum de Bangui.
Selon leur porte-parole le Lieutenant Dieu-Beni Nguetemalé, le principal problème est que « Jean Jaque Demafouth est en train de manipuler le gouvernement contre nous. Pourquoi n’a-t-il proposé que douze (12) millions F. Cfa pour les frais de dépollution des sites, à raison de 6 500 F Cfa par personne, alors que le gouvernement nous a promis le paiement des frais de cantonnement ? Nous l’avons déjà vu et connu dans le cadre de la gestion du DDR et nous ne voulons plus qu’il se mêle à notre problème. Il doit savoir que la Séléka n’est pas son APRD. » a-t-il déclaré.
Notons qu’en attendant le paiement de ces frais de cantonnement, le gouvernement donne 3 000 F Cfa, à chaque trois jours pour le repas des 1372 ex-combattants cantonnés dont 836 au Camp Beal, 240 au Camp RDOT et 296 au Camp BSS. « Mais notre vœu aujourd’hui est qu’il nous paye nos onze mois de frais de cantonnement. Si jamais cela n’est pas fait, nous allons boycotter le Forum de Bangui. Nous voulons la paix rien que la paix. Si le gouvernement veut vraiment aller à la paix, il ne doit pas suivre Demafouth et de nous payer nos frais de cantonnement. » a-t-il poursuivi.
Le Sergent-Chef Junior Lipounendji affirme que les officiers du campa Beal ont déjoué une tentative de sortie dans la rue de leurs éléments : « Les enfants veulent sortir encore dans la rue, mais nous avons estimé que nous ne pouvons pas continuer à paralyser la ville. Nous en appelons seulement à la responsabilité du gouvernement. »
CNC / Bangui / Fred Krock