Centrafrique : Tension à Sibut suite à la sanction abusive du Greffier en chef du tribunal local

Publié le 9 octobre 2017 , 5:36
Mis à jour le: 9 octobre 2017 5:36 pm

Centrafrique : Tension à Sibut suite à la sanction abusive du Greffier en chef du tribunal local

 

 

Les miliciens Anti-Balaka de Bambari.
Les miliciens Anti-Balaka de Bambari.

 

Bangui, le 10 octobre 2017.

Par : Fred Krock, CNC.

 

Sieur Mathurin Gonidane promu récemment Président du Tribunal de grande instance de Sibut, serait en train de foutre la pagaille dans le chef-lieu de la Kémo. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est la sanction abusive et illégale du Greffier en chef, Jules Firmin Lembé – sanction qui secoue la ville, puisque tension monte parmi la population qui a connu M. Lembé depuis six années de service dans la localité.

Incroyable mais vrai ! Le motif de cette sanction abusive qui correspond à s’y méprendre à une expression de haine mêlée d’orgueil mal placé, cache mal l’intension de nuire  du Président du Tribunal.  Car, à ce moment crucial où toutes les bonnes intentions sont orientées vers la montée en puissance de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire, à travers le retour de l’administration décentralisée, le Président du Tribunal de grande instance de Sibut ramerait lui, à contre courant. Les faits relatés par une source proche du dossier sont tout simplement inadmissibles et inacceptables !

Selon la source, le Palais de justice de Sibut récemment réhabilité avec l’appui de la Minusca à travers l’Ong ‘’PASSA’’ et remis officiellement aux autorités centrafricaines depuis un certain temps n’a jamais été occupé, parce que le Président du TGI ne serait qu’à Bangui. Alors que des bruits se lèvent de toute part pour la non-utilisation de ce joyau gracieusement offert pour qu’il soit occupé par d’autres institutions fonctionnelles et qui seraient dans le besoin.

Tellement que les rumeurs étaient persistantes, le Greffier en chef, Jules Firmin Lembé a jugé mieux occuper son bureau, ne fut-ce que pour marquer une occupation du nouveau bâtiment. Histoire de dissiper le doute qui planait et la mauvaise idée de loger une autre institution dans les locaux. Chose faite. Précisions au passage que le Président du Tribunal, « quand il va à Bangui, ce n’est pas pour moins de deux mois », indique notre source. Alors qu’à ces moments, Mathurin Gonidane serait à l’un de ses longs séjours à Bangui. Informé au téléphone de ce que son Greffier en chef a déjà regagné son nouveau bureau flambant neuf, Gonidane pique une de ses rares colères, débarque en fracas à Sibut. Après avoir sévèrement sermonné son Greffier en chef, il adresse à ce dernier un questionnaire, lors d’une Assemblée générale qu’il a concoctée, avec injonction de répondre dans 48 heures.

Ce n’est pas tout ! Le 27 septembre dernier, alors que le fonctionnaire, enfermé dans son cabinet, achevait son corvée en remplissant le questionnaire, Gonidane surgit, son aide de camp avec lui et va lâcher ceci : « Monsieur le Greffier en chef, ‘’Bangui’’ vient de m’appeler et m’a chargé de faire cesser tes fonctions pour une durée de trois mois ». Là encore, on ne sait de quel ‘’Bangui’’ le Président du TGI fait allusion, est-ce au Ministre de la Justice ? Et si c’est effectivement le Garde des seaux, peut-il ordonner une telle sanction ? Et verbalement ? Alors qu’il revient au Ministère de la fonction publique d’examiner des aspects liés aux sanctions des fonctionnaires et Agents de l’Etat.

Et notre source conclut sur le traitement déshumanisant que le novice Président du TGI a fait subir au Greffier en chef routier de plus de six ans de service à Sibut. « Le Président du Tribunal et son aide de camp l’ont fait déguerpir (le Greffier en chef) de son bureau, réclamant de force les clés du bureau », confie la source.

En agissant ainsi, l’on s’interroge sur le genre de garant des droits humains que peut représenter une personne sans scrupule vers l’homme et l’administration tel le Président du TGI de Sibut ?

Sans commentaire de cette barbarie transposée dans l’administration publique, le Ministre de la Justice, voire le Chef de l’Etat sont interpelés pour sauver la situation après ce climat anti-productif instauré par Gonidane au TGI de Sibut. Surtout que suite à la cabale médiatique menée par récemment par ce dernier sur la radio locale en dénigrement contre la personne de Jules Firmin Lembé, la tension ne cesse de monter au sein de la population qui a eu à collaborer harmonieusement, voire familièrement, six années durant avec ce dernier.

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