mardi 24 juin 2014 à 12 h 13 HAE Radio-Canada avec Reuters, Agence France-Presse et Associated Press
Au moins 22 personnes ont été tuées en deux jours d’affrontements à Bambari, alors qu’un groupe humanitaire met en garde contre un risque de génocide en République centrafricaine.
À Bambari, l’un des foyers de tension dans le pays, les troupes étrangères s’efforcent d’enrayer le cycle des violences entre communautés chrétienne et musulmane, qui s’est enclenché avec la victoire des ex-rebelles musulmans de la Séléka.
Un témoin affirme avoir compté 22 corps dans un village à sept kilomètres de Bambari à la suite de l’attaque des miliciens chrétiens anti-balaka.
« Certains étaient découpés en morceaux, et à d’autres ils avaient arraché le cœur », a raconté le témoin, qui a vu les corps de cinq enfants et de six femmes.
La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), organisme non gouvernemental qui regroupe 178 organisations, a demandé mardi le retour d’un système judiciaire et pénal pour mettre fin aux violences et commencer à traduire en justice les responsables des massacres.
La République centrafricaine a sombré dans l’anarchie après le renversement par les rebelles musulmans du président François Bozizé, le 24 mars dernier. Depuis, plus d’un million de personnes ont été déplacées par la violence.
« Séléka (rebelles) et anti-balaka (milices) se rejoignent et se ressemblent donc dans l’horreur dans un conflit de la pauvreté qui, fait insolite, fait plus de morts que de blessés », peut-on lire dans leur rapport de 88 pages, qui a été compilé par deux enquêteurs entre l’été 2013 et février 2014.
La FIDH, comme d’autres ONG avant elle, dénonce les « crimes contre l’humanité » en cours dans ce conflit « de l’impunité ». « Ceux qui donnent les ordres aujourd’hui sont en train de se rendre responsables d’une épuration et de commettre des crimes internationaux dont ils devront rendre compte », souligne l’organisme.
La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza a demandé ce mois-ci à la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur les crimes commis le début des violences intercommunautaires.
Mais dans son rapport, la FIDH déplore un pouvoir central « faible » malgré l’arrivée en janvier de la nouvelle présidente.