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Centrafrique: quand Meckassoua nourrit l’avidité financière des députés alors que la population souffre.

Centrafrique: quand Meckassoua nourrit l’avidité financière des députés alors que la population souffre.

Le President de l'Assemblée Nationale Abdoul Karim MECKASSOUA.
Le President de l’Assemblée Nationale Abdoul Karim MECKASSOUA.

Bangui 24 décembre 2016, CNC.
Par Gisèle MOLOMA.
La nouvelle assemblée nationale de la République centrafricaine se transforme depuis le retour à l’ordre constitutionnel en triangle des Bermudes du peuple centrafricain. Mettre fin à la gabegie, et envisager une reconstruction matériel, politique et économique de la république Centrafricaine passe par la promotion de la bonne gouvernance économique et financière. Les hautes autorités centrafricaines doivent faire de la réduction du train de vie de l’Etat leur cheval de bataille car, le plus souvent, c’est la misère et la mauvaise gestion qui créent des sentiments de mécontentements.
Durant cette période difficile que traverse la République Centrafricaine, il est tout à fait normal que des mesures rigoureuses soient prises afin de reconstruire l’économie de ce pays. alorque les autorités du pays cherchent par tous les moyens de redresser l’économie du pays, les gens cherchent pendant ce temps à gonfler leur compte.
L’époque où les plus hautes autorités entretenaient la misère du peuple pour se tailler une place du seigneur dans la société plutôt que de penser sur des stratégies de faire sortir le pays de la situation actuelle au regard de la souffrance du peuple doit être déclarée obsolète et combattu avec vigueur.
Cependant les salaires accompagnés d’indemnités pharamineuses des députes Centrafricains est plus qu’insultante pour ce pays qui fait parti des pays pauvres et endettés. La Centrafrique traverse une période complexe et difficile de son histoire, mais la préoccupation des ses députés est apparemment aux émoluments pour s’enrichir davantage au détriment du peuple.
Selon les investigations CNC, les indemnités des députés passeraient de 1 450 000 F CFA à 2 000 000 F CFA le mensuel. Nonobstant le fait que l’économie du pays est en difficulté et que l’Etat peine à assumer ses charges régaliennes, les députés seraient dans une logique qui consiste à s’attribuer des primes faramineuses, oubliant leurs promesses de défendre les intérêts du peuple et de travailler pour améliorer sa condition sociale.
Un zoom sur les salaires des autorités centrafricaines est nécessaire pour confirmer les affirmations recueillies. Selon des sources sûres, le président de la République touche 2. 700.000 F CFA pendant que le Président de l’Assemblée nationale s’enrichit avec 7. 000. 000 F CFA. Or les Députés 1 450 000 F CFA. Les Ministres gagnent 1.000.000 FCFA. Les DG des sociétés étatiques sont entre 2 000 000 F CFA et 5 000 000 F CFA, pour ne citer que ces salaires.
D’après nos investigations, cette augmentation visualisée, d’environ 72% des indemnités et primes des députés serait à l’origine d’un « combat sans merci » entre le Président de l’Assemblée Nationale qui prend fait et cause pour les députés avides et le ministre des finances, militant de la bonne gouvernance financière.
Selon une information à notre disposition, le ministre Dondra aurait refusé de cautionner l’opacité en rejetant ou en retardant le payement d’une prime qu’il juge injustifié. Cette histoire d’honteuse et révoltante prime non payée aux députés par le ministre des finances serait à l’origine d’une silencieuse guerre entre le ministre Dondra et les élus de la nation alliés au perchoir du parlement.
Pour matérialiser leur volonté de creuser la tombe du peuple centrafricain, les députés tentent de transformer l’hémicycle de l’assemblée nationale en triangle des Bermudes du projet de lois des finances 2017. Pour tuer son chien, on l’accuse de rage. Les députés s’appuient sur l’absence du ministre des finances et du budget pendant la présentation sans débat du projet de lois de finances pour trouver un prétexte.
Les membres du bureau du président de l’Assemblée nationale (AN) ont estimé qu’il s’agissait d’un affront du ministre et d’un manque de respect vis-à-vis des élus du peuple. Selon les informations à notre disposition, le ministre était en mission, et le bureau de l’assemblée nationale était au courant de cette mission, mais aurait exigé une saisine par voie officielle.
Nous nous interrogeons donc : le principe de la solidarité gouvernemental n’est plus valable ? Le ministre du plan, de l’économie et de la coopération n’avait-il pas les qualités et compétence pour représenter son collègue au nom du gouvernement ?
Rappelons que pendant son règne à la tête du Burkina Faso, pays pauvre à l’époque comme la Centrafrique, Thomas Sankara avait drastiquement fait baisser le salaire des fonctionnaires burkinabés d’au moins 22% afin de transférer les économies à des postes budgétaires jugés vitaux comme la construction d’infrastructures sanitaires modernes, la construction de salles de classe, renforcement de la sécurité des habitants, etc.
Il avait même interdit aux autorités de rouler sur des voitures hautes gammes. Il les contraignait également à consommer local en s’habillant avec des vêtements traditionnels confectionnés par des artisans Burkinabés et avec du Cotton cultivé au Burkina.
Alors, à quand des autorités politiques Centrafricaines avec une telle mentalité, surtout en ces temps de crise ? A quoi doit-on accorder la priorité, le bien du peuple ou celui des élus de la nation ?
C’est très dommage de voir une institution mis en place par le peuple qui crée la tombe de ce peuple en bloquant le processus permettant au partenaire financier de mettre de l’argent à la disposition de la Centrafrique. Pour l’heure, le ministre Dondra serait à Yaoundé pour présider les réunions de la CEMAC en prélude de la rencontre avec la directrice générale du FMI Lagarde et les Chefs d’Etats de la CEMAC.
Les arbitrages budgétaires se poursuivent afin de ramener les différentes parties à la raison. Le président de la commission finance, Martin Ziguélé a bien fait pour concilier les points de vue et ramener tout le monde à la raison en attendant le jour du vote du budget. En attendant Meckassoua et Dondra, le feuilleton budgétaire continue et la population en serait victime de cette avidité financière.

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