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Centrafrique : quand les travaux préparatoires de la JMA-2018 à Bambari tournent au fiasco.
En mission d’évaluation des travaux préparatoires de la journée mondiale de l’alimentation 2018, une forte équipe gouvernementale composée d’au moins 7 ministres s’est rendu à Bambari au début de cette semaine. Sans surprise, la date prévue pour la célébration de cette journée à Bambari en présence du chef de l’État n’est plus tenable, selon l’équipe d’évaluation. Pourquoi ?
Célébrée chaque année dans le monde le 16 octobre, la journée mondiale de l’alimentation, communément appelée « JMA » pilotée par la FAO va être célébrée cette année dans la ville de Bambari, chef-lieu de la Ouaka, en présence du Chef de l’État Faustin Archange Touadera.
Cependant, les travaux préparatoires de ladite journée, sans surprise, ont pris un sérieux retard dans son exécution. Avec la présence de l’équipe d’évaluation gouvernementale cette semaine dans la région, tout porte à croire que la date du 16 octobre n’est plus tenable en raison de plusieurs facteurs, notamment :
Sur le plan sécuritaire,
Certe il y’a des grandes avancées sur ce point avec la présence musclée des forces de sécurité intérieure dans la ville, l’absence des forces de défense nationale n’a pas permis à la ville de retrouver son calme d’avant la guerre civile. Alors que le redéploiement des soldats FACA dans la Ouaka avait été programmé depuis plusieurs mois comme nous l’avons annoncé précédemment dans l’un de nos articles, force est de constater que ce fameux redéploiement a pris du retard insupportable.
Sur le volet travaux d’entretien routier
On peut noter malheureusement que sur ce point rien n’a été fait concrètement comme prévu.
Alors que deux entreprises (Semence et Sofia-TP)ont été choisies pour les travaux d’entretien de la route reliant Sibut à Grimari, puis de Grimari vers Bambari. Sans oublier ceux prévus dans la ville de Bambari.
Force est de constater que sur l’axe Bambari-Grimari, 25 kilomètres de route sont impraticables ni en voiture, ni en blindés militaires. Le mêm
e constat sur celui de Grimari-Sibut avec 18 kilomètres non entretenus après Grimari.
Sur le plan résidentiel
Aucune avancée notable n’a été constatée sur place. Alors qu’environ 2 000 chambres ont été prévues pour le logement de la délégation, seulement 376 qui sont déjà prêtes. Incroyable ! À qui la faute ?
Sur le plan éducatif
Le constat est amer. Pour un bon nombre des élèves et professeurs, aller à l’école est synonyme de risque malgré la présence des forces de l’ordre.
Depuis la rentrée scolaire 2018, on compte seulement 3 professeurs présents dans la ville, tandis que les élèves quant à eux ne sont plus visibles dans la cour de l’école.
En un mot, l’école n’existe plus à Bambari faute de la présence des groupes armés.
Pour le volet agriculture et élevage,
les deux ministres ont fait leur boulot comme prévu. Certes, on peut noter l’absence des stands posés, mais la majeure partie du boulot est fait correctement.
Sur le plan de la communication et marketing,
Le ministre délégué à la francophonie et ministre résident adjoint de la Ouaka, natif de la région, qui fait partie aussi de la délégation ministérielle d’évaluation, tente de rassurer et sensibiliser la population locale. Les choses avancent de ce côté.
Après constat de la mission d’évaluation rendue sur place, la date du 16 octobre n’est plus tenable. Le mieux serait de la repousser pour une date ultérieure si on ne veut pas se retrouver face à un fiasco total comme l’année dernière à Berberati.
Rappelons que la délégation ministérielle d’évaluation est composée de :
Honoré Feïzouré, ministre de l’Agriculture;
Bertrand Touaboy, ministre des petites et moyennes Entreprises;
Chancel Sokodé Ndeugbayi, ministre délégué aux affaires étrangères;
Ahmed Senoussi, ministre des Travaux publics;
Yérima Youssoufa Mandjo, ministre de l’élevage et de la Santé animale;
Moukadas Noure, ministre de l’Éducation;
Jacob Mokpème, ministre de la Culture et du Tourisme.
Bambari, Bertrand Yékoua pour CNC.