Centrafrique: Quand les Anti-Balaka prennent les autorités militaires sur les soldats FACA
Bangui, le 19 octobre 2016. 11:21′.
Par: Gisèle MOLOMA.
Pour ceux qui croient encore que le retour des soldats FACA pourrait changer quelques choses dans la situation sécuritaire du pays, doivent très rapidement rabattre ces espérances et se tourner à Dieu l’Unique protecteur de tous et de toutes. Les soldats de l’armée nationale FACA mis en check-point dans Bangui, ses environs et sur les routes qui mènent en province redonnent aux éléments de la milice anti-balaka armes, tenues et munitions afin qu’ils travaillent à leur place. Résumé de la scène.
La scène, loin d’être qualifiée des séries des guignols ivoiriens ou nigérians, est une réalité et un vécu quotidien de la population. Les soldats de l’armée régulière FACA pré-positionnés dans certains recoins de la ville de Bangui et sur les axes principales qui mènent en province rhabillent les jeunes désœuvrés qui composent la milice anti-balaka, leurs donnent leurs armes et munitions et rentrent chez eux à la tombée de la nuit pour dormir. Contacté par CNC, tous ces soldats affirment ceci : « Ce sont les anti-balaka qui ont des nez pour détecter des vraies et fausses personnes ». Ces anti-balaka ne sont pas utilisés comme des axillaires pour enlever et descendre les barrières. Ils détiennent les pleins pouvoirs que détient les empereurs et Rois.
A Damara une ville situé à 75 km de Bangui où cette scène s’est déroulée, ce sont ces anti-balaka qui ont le droit de vie ou de mort sur les passagers de tous véhicules et camions qui circulent sans escorte militaire. Ils ordonnent le couvre-feu à des heures que les démons les communiquent ainsi que le montant de droit de passage, toujours communiqué par les démons. Chose étonnante en plus, ils transmettent aux soldats réguliers les heures et les lieux que les démons les autorisent de dormir.
Dans les check-points des FACA qui entourent l’enclave musulmane de Km5, les soldats de l’armée régulière font appel à des combattants non pas invulnérables aux machettes, sabres et balles des fusils AK-47 appelé anti-balaka mais aux combattants anti-roquettes. Ceux que les roquettes et grenades ne les atteignent pas, même les bruits ils ne l’entendent pas non plus d’après leurs affirmations. Ce sont seuls ces anti-roquettes qui doivent veiller sur les quartiers. Ils tiennent, certes, des fusils AK 47 et kalachnikov mais c’est pour eux un instrument de racket.
Contacté par CNC, un Caporal-chef en poste non loin du Lycée de Fatima affirme que c’est une décision des Hautes Autorités. « Les Autorités nous ont instruit de travailler avec eux c’est ainsi qu’ils perçoivent comme nous des Primes d’Alimentations générales PGA. Certains sont des FACA d’autres quartiers qui sont mis à notre disposition » conclu ce caporal-chef.
Si dans des endroits où l’autorité de l’Etat n’est pas bafouée tels que Damara, Sibut, Bangui, Grimari et que les anti-balaka tiennent des postes « légalement admis » par les Représentants locaux de l’Etat, il ne fait aucun doute que ces actes ressemblent incontestablement à une décision venue des Autorités supérieures du pays. Comment avec un tel jeu, le pays va-t-il retrouver la paix? Seules les Autorités actuelles savent ce qu’elles font de leur double jeu qui coute énormément, dans la plus part des cas, la vie au peuple centrafricain.
Le DDRR cher au président TOUADERA, et réitéré plusieurs fois dans son discours de vendredi dernier, ne serait qu’un mot politique. Le réarmement musclé des Antibalaka ces derniers temps montre à quel point la paix s’éloigne de plus en plus de la Centrafrique. Seul, le Dieu protecteur, serait en mesure de nous aider dans ce pays de paradoxe et d’anomalie.
Centrafricains, pour avoir la paix, prions-Le avec foi et sans rancune, ni haine au cœur.
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