Centrafrique : quand les anti-Balaka déclarent vouloir exterminer tous les sujets musulmans de Bangassou.
Bangui, le 24 juin 2017.
Par : Gisèle MOLOMA, CNC.
Depuis l’attaque des anti-balaka sur les quartiers musulmans de Bangassou, la paix et la cohésion sociale s’éloignent peu à peu et bientôt définitivement entre les chrétiens et les musulmans à Bangassou. Pour preuve, depuis trois jours durant, le chef des anti-balaka de la ville déclare à qui veut l’entendre qu’il n’en veut plus que ses compatriotes musulmans habitent dans la ville. Il ordonne leur extermination s’ils ne quittent Bangassou. A quel jeu jouent ces anti-Balaka et leurs parrains ?
Le génocide. C’est ce qui sort de la bouche de ces combattants sous le commandement d’un caporal chef porté déserteur. Cette déclaration s’apparente à une mauvaise blague, mais les faits se concrétisent. Depuis deux jours, les anti-Balaka de Bangassou ont tenté en vain et à plusieurs reprises, d’attaquer l’évêché de Bangassou où sont réfugiées les personnes déplacées de confession musulmane et sous la protection des Forces Royales Marocaines de la MINUSCA qui n’hésitent pas à ouvrir les feux sur les assaillants.
Selon nos informations, c’est l’un des commandants en chef des assaillants anti-Balaka qui a récemment ordonné à ses éléments de s’en prendre physiquement à tous les sujets musulmans qui se trouvent encore dans cette localité ainsi qu’à leurs biens. « Nous ne voulons ni voir aucun musulman ni aucun de leurs biens à Bangassou. Soit on les tue tous, soit ils partent d’eux-mêmes » renchérit ce chef d’anti-balaka à l’un de nos correspondants dans la région.
D’après notre correspondant, toutes les habitations des sujets musulmans ont été saccagées et d’autres détruites. Et plusieurs réunions de paix et de la réconciliation tenues avec les anti-balaka et les autorités locales, actrices invisibles n’ont rien changé leur détermination.
« Comment voulez-vous que les négociations de paix aboutissent du moment ce sont les mêmes et uniques acteurs en position de force, armes à la main, qui discutent entre eux ? Les anti-balaka, le maire, le sous-préfet; ce sont les mêmes avec les mêmes idées qui se parlent » nous a fait savoir un membre de l’Église catholique.
Pour le gouvernement de Bangui, c’est le cadenas aux lèvres et ce sont les proches du président Touadéra qui poursuivent leur va-t’en guerre contre l’opposition démocratique afin de restaurer une dictature.
Cette déclaration à caractère génocidaire des anti-balaka et soutenus par les autorités locales, selon nos informations, a fait remonter les combattants de FPRC de Nourredine Adam qui s’apprêtent à lancer un autre assaut aussi génocidaire sur la ville de Bangassou. Ainsi, l’Accord de Rome, comme les autres accords de paix, prendra l’eau. Ce qui démontre une fois de plus que la voie des négociations n’est pas la bonne pour y marcher vers la paix. Reste celles d’élimination physique et de la justice.
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