Bangui, République centrafricaine – À l’orée du mandat primitif issu des élections très contestées car organisées dans des conditions opaques, le spectre de conserver indéfiniment le pouvoir du peuple se profilait graduellement à l’horizon au point d’étrangler ou d’étouffer la sphère politique centrafricaine. Cette velléité a été renforcée par le détour à Sotchi de la délégation gouvernementale qui s’époumonait à définir les stratégies perverses, les manœuvres plausibles pour travestir le droit positif afin de légitimer le projet funeste.
Rédigé par Bernard Selemby Doudou
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le dimanche 8 janvier 2023
Au delà des prescriptions formelles de la loi fondamentale du 30 mars 2016, il faut affirmer avec force que la société centrafricaine est très attachée à la sacralité de la clause constitutionnelle limitant le mandat présidentiel à deux (2).
Devenu précocement otage de ses nouveaux alliés dont les exigences n’ont de limites, le pouvoir de Bangui s’est insidieusement engagé dans un bourbier en violant le célèbre principe de séparation de pouvoir, gage de la démocratie.
C’est ainsi que le pouvoir de Bangui devenu amnésique et sourd à toutes gammes de musique discordantes a rompu l’ordre constitutionnel en rendant la cour constitutionnelle illégitime via le limogeage ou le remplacement irrégulier de la présidente…ainsi le piège dormitif parfait et irréversible se retourne contre son géniteur. L’on devient soit même de manière insolite son propre bourreau…l’on entrevoit par voie de conséquence aucune possibilité de renoncer, ni de reculer au risque de payer au prix de son sang.
Parallèlement à cet imbroglio, les facteurs exogènes dérivés de l’isolement diplomatique de notre pays s’invitent dans l’arène…l’inflation a ainsi atteint son paroxysme au détriment d’une grille salariale qui n’a connu de revalorisation depuis des décennies. Le panier de la ménagère est ainsi en déphasage total avec les réalités socio-économiques du pays.
Essoufflé devant sa docilité, le citoyen lambda s’interroge :
Le président de la république est-il piégé par ses nouveaux alliés, sbires et milices associées ?
Existe t-il encore un scénario plausible de sortie de crise sans effets collatéraux ?
L’augmentation vertigineuse et sans concertation des produits pétroliers ne serait-elle pas l’élément déclencheur de la goupille ?
Les germes d’un coup d’état militaire ou d’une insurrection populaire caractérisée ne sont-ils pas palpables ?
Au final, nous avons compris par déduction que le défi collectif de ceux ou celles qui se revendiquent centrafricains se résume à la désobéissance civile, de manifestations pacifiques pour faire barrage au projet lugubre du troisième mandat corolaire de l’inflation imposée.
Ne perdons pas de vue que notre bien commun déjà perfusé risque de voir son pronostic vital engager dans un avenir proche.
N’oublions surtout pas que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effet et…malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.
Que Dieu protège notre fragile démocratie chèrement acquise au prix du sang de milliers de nos concitoyens et nous épargne des éventuels troubles sanglants.
Mais attention ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
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