Bangui (CNC) – Imposé par les Russes au Président soudanais El-Bechir depuis une dizaine d’années, le modèle de sécurité mis en place au Soudan est de hors et déjà recopié à quelques détails près par le Président centrafricain Faustin Archange TOUADERA.
À quoi consiste-t-il ?
Selon le modèle mis en place au Soudan pour tenter de rétablir un semblant de sécurité dans le Darfour, les autorités soudanaises utilisent les groupes armés comme des véritables unités supplétives de forces régulières. Une sorte d’une armée dans l’armée.
Qui se souvient encore d’un mercenaire soudanais de la Seleka rapatrié en 2013 et dénommé Général Moussa Assimeh basé avec ses éléments dans la caserne des pompiers à Bangui ?
Cet ancien colonel de l’armée soudanaise, qui s’était fondu au sein de la coalition Seleka comme beaucoup d’autres mercenaires en 2012,a finalement quitté la République centrafricaine quelques mois après la prise du pouvoir du chef rebelle Michel Djotodia qu’il a accompagné.
Eh bien ! De retour dans son pays, le général Moussa Assimeh est nommé par le Président soudanais El Bechir comme Préfet militaire dans la région de Darfour.
Fort de ses 12 000 hommes lourdement armés, le général Assimeh est considéré comme une force incontournable au Soudan. Ses hommes patrouillent au côté des soldats réguliers pour traquer tous ceux qui tentent de prendre les armes dans sa région.
Assimeh n’est qu’un exemple du modèle russe au Soudan. Même en Russie, l’ancien chef islamiste rebelle Ramzan Kadyrov est lui aussi placé au sommet du pouvoir tchétchène par le Président russe Poutine dans l’objectif d’écraser définitivement les autres rebelles russes en Tchétchénie.
En République centrafricaine, le modèle de coopération « pouvoir-rebelle » est imposé par des Russes au Président Touadera après les pourparlers de Khartoum du février dernier.
Après les ententes d’Addis Abeba du 20 mars dernier, les trois principaux chefs rebelles de la Seleka, notamment, Mahamat Alkhatim, Ali Darassa et Noureidine ADAM sont nommés chefs militaires dans leur localité respective.
Une manière de les responsabiliser au sommet de l’État comme des sous-chefs d’État-major de l’armée nationale en violation de la Constitution de la Centrafrique.
Ce que le Président Touadera et les Russes semblent ignorer, c’est que la RCA n’est pas le Soudan ou encore la Russie.
Les Centrafricains, martyrisés par les groupes armés, voient dans toutes ces nominations une véritable insulte à la mémoire des victimes d’autant plus qu’aucun représentant des victimes n’est nommé au sein du gouvernement de Firmin NGRÉBADA.
Affaire à suivre…
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