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Centrafrique : quand Faustin Archange Touadera promet une vie difficile à ses opposants politiques

Quand Faustin Archange Touadera promet une vie difficile à ses opposants politiques

 

Les 4 leaders des partis politiques d'opposition signataires du manifeste du bloc républicain pour la défense de la constitution, à savoir de gauche à droite Mahamat Kamoun, Martin Ziguelé, Maître Crépin Mboli Goumba et Maître Nicolas Tiangaye, lors de leur conférence de presse à Bangui, le jeudi 18 août 2022. CopyrightCNC
Les 4 leaders des partis politiques d’opposition signataires du manifeste du bloc républicain pour la défense de la constitution, à savoir de gauche à droite Mahamat Kamoun, Martin Ziguelé, Maître Crépin Mboli Goumba et Maître Nicolas Tiangaye, lors de leur conférence de presse à Bangui, le jeudi 18 août 2022. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 22 novembre 2023 (CNC) –  La République centrafricaine, déjà en proie à de nombreuses tensions politiques et sécuritaire, semble sombrer davantage dans l’autoritarisme sous la présidence de Faustin Archange Touadera. Le président putschiste Touadera s’est lancé dans une politique d’instauration du parti unique, visant à éliminer tous ses opposants politiques, en particulier ceux qui refusent de reconnaître sa nouvelle constitution, controversée et illégale. Cette montée en puissance du régime de Touadera rappelle les méthodes employées par le Président russe Vladimir Poutine, où la dissidence est réprimée avec une poigne de fer.

 

La nouvelle constitution, élaborée en secret par le président Touadera et ses alliés du groupe Wagner, a été qualifiée d’illégale et anticonstitutionnelle par les forces vives de la nation. Elle a ensuite été soumise à un référendum entaché de conditions douteuses. Cela a suscité la colère de l’opposition politique, notamment des figures éminentes telles que Martin Ziguelé, Anicet Georges Dologuelé, Crépin Mboli-Goumba, Nicolas Tiangaye, Abdoul Karim Meckassoua, qui ont signé un communiqué lors de la Réunion des forces vives de l’opposition à Paris en septembre dernier. Ils estiment que le président Touadera a effectué un coup d’État constitutionnel et appellent à l’unité pour restaurer la démocratie et l’État de droit en Centrafrique.

 

Par cette déclaration commune de Paris, les autorités centrafricaines et leurs alliés russes ont accusé ces leaders de l’opposition de vouloir déstabiliser le régime. Certains ministres conseillers du président ont clairement exprimé leur volonté de lever les immunités parlementaires de ces opposants, qui sont également des députés à l’assemblée nationale, afin de les traduire en justice pour des accusations de déstabilisation.

 

Cependant, il est important de noter que pour lever l’immunité parlementaire d’un député, il faut une action concrète en justice. Jusqu’à présent, aucune procédure judiciaire n’a été engagée légalement contre ces leaders de l’opposition. Mais d’après nos informations proches du Parquet général de Bangui, des actions sont en cours afin de saisir le président de l’Assemblée nationale. Au lieu de suivre la voie légale, le régime de Touadera semble opter pour des méthodes sournoises visant à affaiblir ses opposants économiquement.

 

Au cours des deux dernières semaines, le régime a intensifié sa campagne de harcèlement contre les leaders de l’opposition démocratique. Ils ont commencé à fouiller minutieusement leurs dossiers financiers, cherchant des factures impayées pour les surfacturer et couper l’électricité et l’eau dans leurs résidences. Ceux qui possèdent des entreprises ou des commerces tels que Martin Ziguelé et Crépin Mboli-Goumba vont subir également des pressions fiscales pour les pousser à la faillite ou fermer leurs sociétés, mettant ainsi en péril les emplois de nombreux citoyens centrafricains. L’objectif du régime, selon nos informations, semble être de rendre la vie des opposants démocratiques insupportable, les salir davantage en les forçant ainsi à capituler.

 

La situation en République centrafricaine sous la présidence de Faustin Archange Touadera est de plus en plus inquiétante. Les méthodes employées par le régime pour réprimer l’opposition politique rappellent les pires heures des régimes autoritaires du passé. Il est impératif que la communauté internationale suive de près l’évolution de la situation en Centrafrique et exige le respect des droits démocratiques et de l’État de droit. L’avenir politique du pays dépendra de la capacité à mettre fin à cette dérive autoritaire et à restaurer les principes fondamentaux de la démocratie et des droits de l’homme.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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