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Centrafrique : Pourparlers de Khartoum, déclaration officielle du KNK.

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Centrafrique : Pourparlers de Khartoum, déclaration officielle du KNK.

 

 

DECLARATION N°2/KNK/BP/SG.19
DU KWA NA KWA
RELATIVE A L’EVOLUTION DES POURPARLERS DE KHARTOUM
ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE ET LES GROUPES ARMES
DU 29 JANVIER 2019

 

Depuis le 24 janvier 2019, à l’instar de chaque centrafricaine et de chaque centrafricain, le Bureau Politique du Kwa Na Kwa suit avec attention le déroulement du dialogue entre le Gouvernement et les groupes armés organisé par l’Union Africaine à Khartoum (Soudan) dans le cadre de la mise en œuvre de la Feuille de route de l’Initiative Africaine pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine.

 

En prélude à l’analyse que je me propose de vous livrer ici, je tiens à déplorer, au nom du Bureau Politique du Kwa Na Kwa, qu’une fois encore, des manœuvres savamment orchestrées ont abouti à la mise à l’écart de S.E.M. François BOZIZE YANGOUVONDA des discussions destinées à ramener la Paix et la Réconciliation dans notre pays. Ceci est à nos yeux une occasion manquée de plus venant après le rejet des accords de Nairobi, le sommet de Brazzaville et le Forum National de Bangui qui sont autant d’opportunités de voir se concrétiser l’implication des principaux protagonistes de l’actuelle crise qui secoue la République Centrafricaine tel que recommandé par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC et de l’Union Africaine. Cependant, comme le dit un adage populaire, « il n’est jamais trop tard pour bien faire ». C’est pourquoi le Bureau Politique du Kwa Na Kwa ose croire que les organisateurs de ces importantes assises sauront retrouver raison et œuvreront à l’inclusivité du processus avant que ces pourparlers ne parviennent à leur terme.

 

Ainsi, je viens par ces propos réaffirmer la disponibilité pleine et entière du Président Fondateur du Kwa Na Kwa à apporter sa contribution à l’œuvre commune de restauration de la Paix en Centrafrique dans un esprit patriotique et constructif.

 

Notons également, au rang des remarques préliminaires, que le Kwa Na Kwa se déclare surpris de la manière quelque peu cavalière avec laquelle son représentant au dialogue de Khartoum a été désigné par l’Assemblée Nationale pour prendre part en qualité d’observateur, membre de la majorité. Cette désignation intervenue totalement à l’insu de son organe dirigeant est un précédent dangereux en ce qu’il tenterait de consacrer une forme d’ingérence de la deuxième Institution de notre pays dans le fonctionnement interne d’un parti politique. Nous plaçant au-dessus de certaines considérations dans l’intérêt supérieur de la Nation, nous tenons tout de même à rappeler que le Kwa Na Kwa ne saurait tolérer ce type de manœuvres à l’avenir.

 

Ceci étant dit, il est un fait que les discussions se déroulent actuellement dans la capitale soudanaise et que les premiers échos qui nous parviennent font état d’un climat de bonne entente générale qui, nous l’espérons, ne fait pas office de calme avant la tempête.

 

En effet, il ne faut pas nous bercer de douces illusions au risque de nous voir brusquement tirés d’un sommeil profond. A la lecture des 104 points de revendication des groupes armés et après avoir entendu les positions exprimées par la partie gouvernementale, notamment au sujet du périmètre des négociations, le Kwa Na Kwa estime que les points suivants seront source de crispation au cours des jours à venir. Il s’agit principalement de :

  1. l’amnistie générale demandée par les groupes armés ;
  2. dissolution du Gouvernement et nomination d’un Premier Ministre issu des groupes armés,
  3. le statut des leaders des groupes armés et la redéfinition du Comité du DDRR,
  4. le maintien des groupes armés sous forme d’auto-défense jusqu’à la mise en œuvre du DDRR,
  5. l’harmonisation / reconnaissance des grades des éléments des groupes armés dans le processus de DDRR ;
  6. la non-participation au Dialogue des anciens Présidents BOZIZE et DJOTODIA
  7. le retour de tous les centrafricains vivant en exil suite à cette crise.

 

Un dialogue est une confrontation de points de vue différents, confrontation au cours de laquelle les personnes en charge de la négociation élaborent un ou plusieurs compromis en vue d’obtenir un accord satisfaisant pour toutes les parties.

 

C’est dire que l’on ne se rend pas à un dialogue en espérant y obtenir tout ce que l’on demande. C’est pourquoi nous invitons les parties prenantes à faire œuvre utile en usant de la légendaire sagesse africaine afin de réaliser les compromis nécessaires dans l’optique de retrouver la Paix véritable.

 

Au regard de cette situation, le Kwa Na Kwa réitère les recommandations précédemment adressées au gouvernement de la République Centrafricaine et aux groupes armés :

  • Ne considérer aucun sujet tabou afin de parvenir à un compromis dynamique en faveur du peuple centrafricain ;
  • Œuvrer, à ce qu’au sortir de cette rencontre, et ce conformément à l’article 5 alinéa 3 de la Constitution du 30 mars 2016, nul centrafricain ne soit plus contraint à demeurer en exil ;
  • Faire de la réparation des dommages subis par les victimes de tous bords de la crise centrafricaine une grande cause nationale autour de laquelle devront être mobilisées toutes nos énergies et l’aide de nos partenaires.

 

Aux protagonistes de ce dialogue, sachez que l’échec ne vous est pas permis. Vous avez une obligation de résultat qui découle de la responsabilité que vous porterez devant le Peuple et devant l’Histoire eu égard aux rôles que vous jouez aujourd’hui.

 

Fait à Bangui le 29 janvier 2019

 

Pour le Bureau Politique,

L’Ouvrier Secrétaire Général

 

 

Honorable Bertin BEA

Ancien Ministre

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