Deux jours après sa nomination dimanche à Bangui par la présidente de transition Catherine Samba-Panza, l’ex-directeur de cabinet de Michel Djotodia, Mahamat Kamoun, prendra ses fonctions mardi après-midi comme troisième Premier ministre du gouvernement d’union nationale depuis le début de la crise centrafricaine survenue fin 2012.
“Le nouveau Premier ministre prend fonction cet après-midi, vers 14 h ou 15 h (locales, entre 13 h et 14 h GMT)”, a communiqué le porte-parole de la présidence Anicet Guiyama Mazogo joint mardi matin à Bangui par Xinhua.
Ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence depuis l’élection en janvier de Samba-Panza aux fonctions de chef de l’Etat par intérim lors d’un vote du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire en place depuis juin 2013 après la prise du pouvoir de Djotodia trois mois auparavant), Mahamat Kamoun, 52 ans, est un Centrafricain originaire du Nord et d’obédience musulmane.
Ce choix, à en croire certaines indiscrétions, obéit à un schéma de la communauté internationale suggérant que, par souci d’équilibre sociologique, une personnalité remplissant ces deux critères soit désignée à la suite d’André Nzapayéké, contraint à la démission par l’accord de cessez-le-feu du 23 juillet à Brazzaville (Cong), la présidente de transition étant une chrétienne du Sud du pays.
Aussitôt nommé, le nouveau chef du gouvernement a fixé ses priorités, au nombre de cinq, dans un entretien à Xinhua : restauration de la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire centrafricain, réconciliation nationale, redéploiement de l’administration dans tout le pays, relance de l’économie nationale et préparation des futures élections générales.
Accusé d’appartenir à l’ex-rébellion de la Séléka qui avait porté son leader Michel Djotodia au pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui, sa nomination est cependant contestée par une partie de l’opinion publique centrafricaine. Par exemple, Gervais Lakosso, coordonnateur de la société civile, a émis des doutes sur sa neutralité et son impartialité à rassembler, comme il l’a lui-même promis, ses concitoyens.
Curieusement, les ex-rebelles de la Séléka ont eux-mêmes aussi rejeté cette nomination, menaçant de ne pas participer à son cabinet censé comporter 25 membres contre 20 pour le précédent, une équipe qui ne tardera pas à être dévoilée après la cérémonie de prise de fonctions de ce mardi. “Les choses vont aller vite, mais je ne vous dis pas quand”, a assuré le porte-parole de la présidence.
Mahamat Kamoun est un haut fonctionnaire centrafricain qui a par le passé exercé les fonctions de directeur général du budget puis du trésor, et aussi d’inspecteur central du ministère des Finances.
Par: Xinhua