Orange money et Régulation, Qui Détient le Pouvoir?
Qui contrôle réellement les services financiers numériques en République centrafricaine ? La récente confusion autour de la régulation d’Orange Money par
la COBAC plutôt que par l’ARCEP soulève des questions cruciales sur la gouvernance financière en République centrafricaine.
La cryptomonnaie, nouvelle frontière de la régulation financière
La Centrafrique s’est distinguée par une décision audacieuse : adopter la cryptomonnaie comme deuxième monnaie légale en mai 2022. Cette initiative, censée révolutionner l’économie numérique, a plutôt semé la confusion et soulevé des interrogations sur les objectifs réels derrière cette manœuvre.
“Il est étrange de voir un État embrasser si rapidement une technologie peu utilisée par ses citoyens”, commente un expert centrafricain en cryptomonnaie qui préfère rester anonyme.
Le cas d’Orange Money et la tourmente réglementaire
La gestion d’Orange Money, un service de transactions financières électroniques, a été au cœur d’une polémique la semaine dernière. Le ministre des Postes, Télécommunications et Technologies de l’information, monsieur Gourna Zako, a maladroitement attribué la régulation de ce service à l’ARCEP. Toutefois, le Directeur Général d’Orange Centrafrique a rapidement rectifié le tir en précisant que c’est la COBAC, en charge des questions monétaires en Afrique centrale , qui régule ce service, non l’ARCEP.
“C’est un exemple flagrant où la communication officielle peine à suivre les évolutions technologiques et réglementaires”, explique un responsable de la Télécel Centrafrique.
Réactions et répercussions
Cette confusion a entraîné un débat animé sur les responsabilités des différentes autorités réglementaires. Les consommateurs, déjà acablés par une taxe de 1% sur toutes les transactions électroniques, se retrouvent perdus entre les déclarations contradictoires des autorités. “Nous avons besoin de clarté
et de cohérence pour naviguer dans cet écosystème en évolution”, plaide un utilisateur fréquent d’Orange Money.
Il convient de rappeler que L’incident autour d’Orange Money révèle les défis auxquels sont confrontées les autorités centrafricaines pour coordonner la régulation des nouvelles technologies financières. Cette mésaventure met en lumière la nécessité d’une stratégie cohérente et bien communiquée pour éviter de saper la confiance dans les institutions
financières de la région. À l’heure où la Centrafrique cherche à innover, la clarté réglementaire sera essentielle pour sécuriser l’avenir financier du
pays.
Par Alain Nzilo
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