Centrafrique : monstrueuse partialité du Général Balla Keita de la Minusca sur la nature de la crise à Bangassou.
Bangui 20 mai 2017, CNC.
Par Eric NGABA
Les évènements malheureux qui se sont produit à Bangassou, localité Sud-est de la République Centrafricaine sont différemment interprétés. En marge de la rencontre du Chef de la Minusca avec les leaders politiques centrafricains mardi 16 mai dernier, le commandant de la force de la Minusca, le Général Balla Keita, a déclaré que les civils musulmans de Bangassou ont été la cible des attaques armés des Antibalaka. Or, les victimes des attaques armées dans cette ville, symbole de paix depuis le conflit dans le pays, sont de différentes couches sociales.
La Minusca, en perte de vitesse, cherche à se rattraper pour balayer l’opprobre qu’elle a subi des milices armées se réclamant d’autodéfense de la localité. Alors que les différentes communautés de Bangassou, Chrétiens comme Musulmans, déplorent les pertes en vies humaines, la Minusca cherche à donner une coloration à la nature du conflit qui a endeuillé la ville de Bangassou.
L’on peut comprendre que les propos du Général Sénégalais, commandant de la force de la Minusca, sont de nature à envenimer la crise en Centrafrique. Car ceux qui viennent en Centrafrique sous les auspices des Nations Unies ont tendance à montrer aux yeux du monde une coloration religieuse de conflit dans le pays.
Or, tout le monde le sait, le conflit en Centrafrique a été toujours politique, militaire et économique. Parce que, depuis l’existence de la République Centrafricaine, les Chrétiens et Musulmans vivent en parfaite symbiose comme une seule nation. Dans le quartier de Tokoyo à Bangassou, dans le sud-est de la République centrafricaine où il y a eu ces violences la semaine dernière, les musulmans et les chrétiens vivent ensemble.
Comment les attaques ne peuvent-elles que cibler une partie de la communauté pourtant hétérogène ?
D’après le Général Keita de la Minusca, les milices armées ont attaqué des populations civiles, en particulier les musulmans du quartier Tokoyo, à Bangassou. A en croire les sources locales, les déplacés musulmans et chrétiens se sont massés dans l’église catholique de Bangassou. Ceux-ci ont aidé leurs semblables à venir s’installer au petit Séminaire de la cathédrale Saint Pierre Claver de la ville. Cet acte témoigne la cohésion sociale et l’amour du vivre ensemble des chrétiens et musulmans de Bangassou en dépit de violence que l’on veut qualifier d’intercommunautaire. C’est ce qui a permis aux humanitaires d’apporter l’aide d’urgence aux victimes.
Par ailleurs, le Général commandant de la force de la Minusca a affirmé que les Casques bleus sont en train de sécuriser point par point la ville. « La sécurisation de cette ville, épargnée jusque-là des violences intercommunautaires même au plus fort de la crise, prendra du temps… La ville de Bangassou est une grande ville », a-t-il affirmé.
D’après dernières informations, un calme précaire revient à Bangassou après une forte médiation des religieux auprès des milices armées et des communautés. Les sources ecclésiastiques ont laissé croire que le Cardinal Dieudonné Nzapalainga et Monseigneur Aguirre ont su mener des médiations dans la localité pour trouver une solution à cette crise. Les violences à Bangassou, en rappel, ont fait plus de 100 morts et une centaine de blessés.
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