Centrafrique : Makhtar Diop, Vice- Président du Groupe de la Banque Mondiale et le Président Touadera à Bambari
Bangui, le 13 mars 2017.
Par : Fred Krock, CNC.
Depuis vendredi 10 mars 2017, Makhtar Diop, Vice-président du Groupe de la Banque mondiale séjourne en République centrafricaine. Après des séries de rencontres et changes avec les autorités politiques au niveau de la capitale Bangui, M. Makhtar, en compagnie du Président de la République, Faustin Archange Touadera, a fait le déplacement de Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka- ville située à 385 kilomètres à l’Est de Bangui.
Deux mois après la visite de Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) au mois de janvier, en République centrafricaine, le pays vient de recevoir une grande visite du genre, notamment celle du Vice-président de la Banque mondiale, Makhtar Diop qui séjourne dans le pays, depuis vendredi 10 mars dernier. A l’agenda de la visite du Vice-président de la Banque mondiale, des séries d’échanges et de rencontres avec les autorités politiques de la République centrafricaine dont un tête-à-tête avec le Président Touadera, une déclaration devant l’Assemblée nationale et une visite en province.
La visite provinciale de Makhtar Diop à Bambari – deuxième ville de la République centrafricaine revêt un caractère particulier. « Bambari est une ville où se joue l’avenir de la République centrafricaine », a-t-il noté. Allusion faite au regain de tensions dans cette localité qui représente l’un des derniers foyers de tensions du pays où les groupes armés se sont retranchés. « Je compte mesurer de visu, avec le Président de la République l’ampleur de la tâche qui vous attend pour reconstruire votre pays après plus de deux décennies de conflits. J’imagine également les attentes de la population en matière d’accès aux services de base que ce soit l’eau, l’électricité, l’éducation ou encore la santé. Ces populations ont trop souffert et ne demandent qu’à tourner la page et contribuer à rétablir le pays ».
L’enjeu global de la visite de Vice-présent a été, d’ores et déjà, précisé par le Représentant Résident de la Banque mondiale en République centrafricaine, M. Jean Christophe Carret. « Cette visite se tient dans un moment capital pour la République centrafricaine, alors que le pays tente de bâtir la paix et de reconstruire la nation. En tant que partenaire privilégié du développement de la République centrafricaine, la Banque mondiale est prête à commencer la mise en exécution de ses engagements au cours de la conférence internationale des donateurs, qui s’est tenue en novembre dernier à Bruxelles », a déclaré M. Jean Christophe Carret.
C’est finalement devant l’Assemblée nationale que le Vice-président de la Banque mondiale va s’adresser au peuple centrafricain. « Je suis intimement convaincu que le développement, l’accès aux services de base mais aussi le désenclavement du pays et la relance de l’agriculture sont des conditions sine qua non sans lesquelles la Centrafrique ne pourra renouer avec la paix. Le groupe de la Banque mondiale se mobilise pour apporter le plus rapidement possible ces services cruciaux, notamment aux populations et aux régions du Centre et de l’Est qui ont été marginalisées dans le passé », a fait savoir Makhtar Diop. Il a ajouté qu’ « un engament à hauteur de 500 millions de dollars US comme annoncé lors de la conférence de Bruxelles, qui présente une somme record et fait de notre institution le premier partenaire au développement de la République centrafricaine. Un statut qui vient avec des responsabilités, raison pour laquelle je suis venu ici aujourd’hui ».
De son côté, Abdou Karim Meckassoua, Président de l’Assemblée nationale, prend la parole pour situer les attentes du peuple centrafricain : « notre situation économique et sociale est connue, et bien connue de vous. Aussi n’y reviendrais-je pas. Mais, Monsieur le Vice- Président, malgré cela, notre peuple et ses institutions sont debout et déterminés à accomplir ensemble l’œuvre de reconstruction de notre nation », a-t-il déclaré avant d’ajouter sur un temps optimiste, « nous sommes aussi déterminés à reconstruire notre Etat et à restaurer son autorité sur toute l’étendue du territoire national. Dans cette situation, nous nous réjouissons au plus haut point de l’engagement inlassable, à nos côtés, de l’Institution que vous représentez ici. Chacun a pu noter, à l’occasion de la récente Conférence des Bailleurs qui s’est tenue à Bruxelles, la promesse faite par votre Groupe de débloquer la somme de 500 millions de dollars US sur les trois prochaines années. Il s’agit là d’un financement dix fois plus élevé que les montants traditionnellement alloués par la Banque Mondiale à notre pays ».
Par ailleurs, Makhtar Diop a rappelé que pendant la crise, la Banque mondiale a aidé la République centrafricaine à payer les salaires des fonctionnaires pour éviter que l’Etat ne s’effondre avec l’économie qui s’était contractée de 34% en 2013. D’ailleurs, il a annoncé qu’une Agence centrale comptable en chef en chef du trésor, de manière à séparer les fonctions d’ordonnancement de paiement et aussi une Revue des dépenses publiques dans le secteur de la sécurité. « Un pays ne peut, en effet, pas se reconstruire sans l’institution essentielle qu’est l’armée, ainsi que la Police et la Gendarmerie », a-t-il précisé.
Notons que Makhtar Diop quitte Bangui cet après-midi de dimanche 12 mars, alors que samedi 11 mars, il a reçu la distinction honorifique et élevé par le Président Faustin Archange Touadera au grade de Commandeur dans l’ordre de la reconnaissance centrafricaine.
Copyright2017CNC