les Accidents de la route , les forces de l’ordre complices du chaos
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Les scènes sont quotidiennes aux checkpoints de Bangui. Une moto surchargée de marchandises s’arrête, le conducteur glisse quelques pièces au gendarme, et poursuit sa route en dépit des infractions. “Les forces de l’ordre regardent passer ces motos transportant des familles entières, se contentant de prélever 200 ou 500 francs avant de les laisser continuer”, dénonce le professeur Bertrand Tekpa, chef du service de traumatologie à l’hôpital communautaire.
La complicité des forces de l’ordre au quotidien
Aux postes de contrôle, le rituel est bien rodé. Les gendarmes et policiers ferment les yeux sur toutes les infractions : absence de casque, surcharge, mineurs au volant, conduite dangereuse. “Comment un agent de forces de l’ordre qui voit une femme en danger, perchée sur des sacs de manioc, peut se contenter de prendre son bakchich et la laisser passer ? C’est totalement irresponsable“, s’indigne le professeur Tekpa.
Cette corruption organisé transforme les points de contrôle en simples points de collecte d’argent des forces de l’ordre. “Essayez de vous positionner au PK-9, à la sortie nord ou sud de Bangui. Vous verrez des motos traverser plusieurs checkpoints, surchargées comme des 4×4, sans qu’aucun agent de forces de l’ordre n’intervienne”, observe un responsable médical.
Un système organisé par les forces de l’ordre
Le gouverneur de Bangui, Éric Sorongo-Pezoumandji, dénonce ouvertement cette complicité : “Lorsque vous arrêtez ces motos en infraction, les hommes en tenue menacent leurs propres collègues. Il y a un désordre dans la circulation routière qui a pour conséquence des situations graves“.
Les rares agents qui tentent de faire respecter la loi se heurtent à des pressions de leur hiérarchie. “Quand un policier veut verbaliser une moto appartenant à un officier supérieur, il risque des représailles”, confie une source au sein des forces de l’ordre.
Un business lucratif
Les checkpoints sont devenus de véritables mines d’or pour les forces de l’ordre. Chaque jour, des milliers de motos paient leur “droit de passage”, générant des sommes considérables qui échappent à tout contrôle. “C’est un système bien huilé où chacun a sa part”, explique un observateur du secteur des transports.
Cette corruption généralisée sape toute tentative de régulation. “Comment voulez-vous faire respecter le code de la route quand ceux qui devraient l’appliquer sont les premiers à en tirer profit ?”, s’interroge Karl Blagué, coordinateur des organisations de la société civile.
Le prix du laisser-faire
Les conséquences de cette complicité sont dramatiques. À l’hôpital communautaire, le service de traumatologie reçoit chaque jour des victimes d’accidents qui auraient pu être évités. “Quand une moto surchargée se renverse, c’est toute une famille qui se retrouve à l’hôpital”, souligne le professeur Tekpa.
Les forces de l’ordre laissent circuler des conducteurs manifestement inaptes. “Vous voyez des jeunes de 15 ans au volant, parfois sous l’emprise de drogues, traverser les checkpoints sans problème. Personne ne leur dit que leur âge ne les autorise pas à conduire”, déplore un médecin.
Une hiérarchie sourde
Le gouverneur de Bangui appelle les plus hautes autorités à prendre leurs responsabilités : “Il faut que les hauts responsables du pays, le président, les ministres, le chef d’État-major, les directeurs généraux de la police, prennent position face à ces hommes qui menacent leurs propres subordonnés”.
Mais pour l’instant, rien ne change. Les checkpoints des forces de l’ordre continuent de fonctionner comme des péages informels, les accidents se multiplient, et les forces de l’ordre poursuivent leur business mortel au vu et au su de tous.
“Il y a un laisser-aller au niveau des pouvoirs publics, notamment au niveau du ministère de la sécurité et de la compagnie de circulation routière”, dénonce Karl Blaguet. Chaque jour qui passe voit son lot d’accidents, de violations du code de la route, sans qu’aucune autorité n’intervienne réellement.
Le coût humain de cette complicité continue de s’alourdir. Les morgues se remplissent, les services d’urgence sont débordés, pendant que les forces de l’ordre comptent leurs recettes aux checkpoints, complices silencieux d’une hécatombe qui ne dit pas son nom.
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