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Centrafrique : le report des élections locales provoque  un débat houleux

Centrafrique : le report des élections locales provoque  un débat houleux

 

Le rapporteur général et porte-parole de l'ANE, Monsieur Téophile Momokouama. Photo CNC
Le rapporteur général et porte-parole de l’ANE, Monsieur Téophile Momokouama. Photo CNC

 

Une décision controversée

 

Le paysage politique centrafricain s’agite. L’annonce du report des élections locales au 6 avril 2025, initialement prévues en octobre 2024, provoque une onde de choc. Cette décision, prise par l’Autorité Nationale des Élections (ANE), le gouvernement et le Programme des Nations unies pour le développement, pose de nombreuses questions et critiques.

 

Bangui, 30 août 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Au cœur du débat, la crédibilité de l’ANE et le respect du code électoral. L’article 18 stipule clairement que la liste électorale doit être révisée un an avant tout scrutin. Un délai qui semble impossible à tenir avec la nouvelle date annoncée. Cette situation place l’ANE dans une position délicate, accusée par certains de céder aux pressions politiques.

 

L’opposition critique le report des élections locales.

 

Joseph Bendounga, député de l’opposition et président du MDRC, ne mâche pas ses mots : “L’ANE se moque des Centrafricains. Il y a à peine deux semaines, le président de la République affirmait que les élections se tiendraient en octobre 2024. De qui se moque-t-on ?” Cette volte-face alimente les doutes sur la transparence du processus électoral.

 

Théophile Momokoama, rapporteur général de l’ANE, tente de justifier ce report : “Les contraintes financières et logistiques nous ont forcés à revoir notre calendrier. Nous avons obtenu l’avis du Conseil constitutionnel pour poursuivre le processus malgré certaines divergences avec le code électoral”. Une explication qui peine à convaincre l’opposition et une partie de la société civile.

 

Les défis du financement et de l’organisation.

 

La question du financement revient comme un leitmotiv. Sur un budget total de 9 milliards de francs CFA, seuls 5 milliards ont été mobilisés à ce jour. Un gap qui inquiète, d’autant plus que trois scrutins majeurs sont prévus en 2025 : les élections locales, législatives et présidentielle. L’ANE se veut rassurante, affirmant sa capacité technique à organiser ces trois élections dans la même année, sous réserve de disposer des ressources nécessaires.

 

Kessy Ekomo Soigny, présidente de la fondation Peace and Development, pointe du doigt un autre problème crucial : le manque de sensibilisation de la population. “On a tellement focalisé sur la question du financement qu’on en a oublié l’essentiel : expliquer aux Centrafricains les enjeux de ces élections. Comment peut-on espérer une participation massive si les citoyens ne comprennent pas l’importance de ce scrutin ?”

 

La confiance des citoyens mise à l’épreuve par le report des élections locales.

 

Cette préoccupation soulève la question plus large de la confiance des Centrafricains envers leurs institutions. Le revirement soudain sur la date des élections, annoncé seulement deux semaines après que Baba Kongoboro ait réaffirmé le maintien du calendrier initial, ne fait qu’accentuer ce sentiment de défiance.

 

La sécurisation du processus électoral reste un défi majeur dans un pays encore marqué par l’instabilité. Si l’ANE assure qu’un plan intégré de sécurisation est en cours d’exécution, les observateurs sur le terrain peinent à en voir les effets concrets. De nombreuses poches d’insécurité persistent, y compris dans des zones à forte concentration d’électeurs potentiels.

 

Qui est responsable de ce report?

 

Le débat s’enflamme autour de la responsabilité de ce report. Pour Joseph Bendounga, la faute incombe directement au président Baba Kongoboro : “Lorsqu’un chef d’État prend la parole et affirme que les élections se tiendront à bonne date, pour revenir sur sa décision deux semaines plus tard sans même s’excuser auprès du peuple centrafricain, c’est qu’il ne mesure pas le poids de sa fonction”.

 

L’ANE, de son côté, se défend d’être à l’origine de ce revirement. Théophile Momokwama explique : “Le président de la République n’intervient pas dans la gestion quotidienne de l’ANE. Nous l’informons de l’évolution de la situation, mais la décision finale nous appartient en tant qu’organe technique”.

 

 

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