Bangui, République centrafricaine, samedi, 9 octobre 2021, 11:58:58 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Après un cycle infernal de violences caractérisées par des coups d’état, des mutineries ponctuées par l’époustouflant avènement de la nébuleuse coalition des groupes armés « Seleka » dans l’arène politique et surtout en référence à la dernière tuerie sur l’axe routier Bambari- Alindao, la recherche d’une véritable « paix » est devenue un impératif non négociable pour les autorités réélues de la Centrafrique.
Cette démarche salutaire qui s’inscrit dans l’élan d’apaisement du climat social, le renforcement de la cohésion nationale et la stabilité se veut flexible et non cartésienne car elle suppose des concessions mutuelles dans l’humilité, des débats contradictoires dans le respect et l’acceptation de l’autre mais surtout de l’implication de tous les principaux acteurs de la crise y compris toutes les couches constituant la société centrafricaine.
Nul n’ignore que le slogan « républicain » voulu par le président de la république pour caractériser ce dialogue suppose la participation de tous ceux qui se réclament centrafricains car nul n’est plus centrafricain que d’autres.
En outre, certains penseurs et observateurs de la vie politique centrafricaine s’interrogent sur les apports ou la plus-value des précédents dialogues politiques en passant par le forum de Bangui de 2015.
Fort de ce qui précède, il apparaît urgent de rappeler qu’aucun de ces dialogues ne relève d’une initiative et/ou financement local. À l’instar du fameux accord de Khartoum ainsi que celui de Sant’Edigio en Italie, les résolutions ont été dictées et imposées par ceux qui ont financé les différentes rencontres. Ainsi, vous conviendrez très certainement avec nous à travers cette analyse que ces différentes résolutions sont transparentes et parallèles aux réalités socio-politiques ainsi qu’aux attentes du peuple centrafricain. A fortiori, on remarque en filigrane que la qualité de la paix recherché justifierait substantiellement la réussite du défi escompté du quinquennat d’où la nécessité de son caractère inclusif…on ne gère pas efficacement un peuple avec des idées immuables ou inaltérables.
Face aux différents défis et enjeux du dialogue politique, le citoyen lambda s’interroge : Le format du dialogue politique proposé ne vide t-il pas le concept de dialogue de sa définition qui se veut une confrontation d’idées divergentes en vue d’un compromis ? Pourquoi ne pas libérer la parole entre centrafricains sur une initiative ou un financement local ? Quelle est la différence entre un dialogue politique dicté, imposé, financé par la communauté internationale et un dialogue politique dit républicain mais non inclusif ? À défaut d’être décisif, pourquoi ne pas soumettre le choix du format du dialogue politique à un référendum pour jauger les aspirations du peuple ? Au delà de toutes spéculations po et partisanes, le président de la république réélu au suffrage universel est le seul comptable devant le peuple c’est à dire la cheville ouvrière de la qualité de la paix recherché. Ainsi la politique de la « main tendue » du président de la république ne peut être « sélective » car dit-on…la paix n’a point de prix.
Pour finir, nous tenons à rappeler à l’élu de la nation que la démocratie directe suppose la participation de tous les citoyens aux débats publics qui engagent la vie du peuple. La suite logique de cette trajectoire impose aux autorités d’amplifier la participation sans exception de toutes les couches de la société à cette rencontre qui sera organisée sur nos terres natales avec des fonds propres en vue d’extirper définitivement le mal centrafricain…et c’est la Centrafrique qui gagne. Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Paris le 09 octobre 2021.
Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Administrateur des élections.
Tel : 0666830062.
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