Le discours de Touadéra, une mascarade face à un pays en lambeaux
En pleine célébration du 64e anniversaire de l’indépendance de la République centrafricaine, le président Faustin Archange Touadéra a une nouvelle fois tenté de rallier les rebelles et l’opposition au processus de paix. Mais derrière ce discours, ses détracteurs voient une manœuvre de diversion, destinée à détourner l’attention des nombreux problèmes qui gangrènent le pays, notamment l’influence grandissante du groupe Wagner et la crise économique qui continue de s’aggraver.
Bangui, 16 août 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Le discours de Touadéra: un appel à la paix qui cache mal la mainmise de Wagner.
Lors de son allocution, Touadéra a exhorté l’opposition armée et politique à rejoindre le processus de paix. Un appel qui, selon Martin Ziguélé, ancien Premier ministre et actuel président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), relève de l’ironie. « Aujourd’hui, l’ironie du sort veut que le pays soit dirigé de fait par le groupe Wagner », déclare-t-il. Ces mercenaires russes, déjà bien enracinés dans les secteurs sécuritaire et économique, incarnent pour l’opposition une nouvelle forme de colonisation, 64 ans après l’indépendance.
Pour Ziguélé, les paroles du président sont vides de sens face à une réalité où l’État de droit est constamment bafoué. La Constitution, que Touadéra a juré de respecter à deux reprises, est selon lui, délibérément piétinée. « Nous ne faisons pas la guerre, nous défendons simplement cette Constitution qui est la base de notre République », souligne-t-il, avant de dénoncer la volonté du président de réinstaurer des pratiques autocratiques sous couvert de République.
Une Économie en Chute Libre.
Au-delà de la crise politique, c’est l’effondrement économique qui frappe de plein fouet la population. “L’inflation est devenue un fléau dans un pays aux salaires parmi les plus bas d’Afrique”, déplore Ziguélé. L’agriculture, jadis pilier de l’économie, est à l’agonie : “Le coton, le café… tout a disparu”.
La corruption gangrène le pays jusqu’aux portes de la capitale. Ziguélé cite l’exemple révoltant d’un barrage de gendarmerie à 9 km de Bangui, où “les moto-taxis sont rackettés quotidiennement”. Un symbole de l’absence totale de volonté politique de changement.
Un pays au bord de l’implosion.
En guise de conclusion de sa déclaration, Ziguélé avertit des conséquences sociales graves si aucune réforme audacieuse n’est entreprise. « C’est une cocotte-minute prête à exploser », prévient-il. Le manque de routes, l’isolement des régions et la désorganisation complète des infrastructures sont autant de facteurs qui accentuent le sentiment d’abandon ressenti par une grande partie de la population.
Il accuse le gouvernement de s’enfermer dans une tour d’ivoire, déconnecté de la réalité quotidienne des Centrafricains. « On se demande même si lorsque le président de la République lit son discours, il est au courant de la réalité du terrain », se demande Ziguélé. Cette déconnexion est d’autant plus criante quand on sait que la plupart des membres du gouvernement, y compris le président lui-même, ne mettent jamais les pieds en province.
L’appel à la paix du président Touadéra semble donc destiné à rester lettre morte, faute de réelle volonté de changement. Les Centrafricains, eux, attendent toujours des actions concrètes pour sortir de l’impasse dans laquelle leur pays est plongé.
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