Centrafrique : l’ANE évalue le processus électoral 2015-2016 pour préparer les prochaines échéances.
Bangui 08 octobre 2016.
Par Eric NGABA.
Pour préparer les échéances électorales à venir, l’Autorité Nationale des Elections (ANE) a organisé, du 27 au 30 septembre dernier, un atelier d’évaluation du processus électoral de 2015-2016, dans la salle de conférence de la CEMAC à Bangui. L’évaluation vise à tirer les leçons du processus électoral passé. Elle a porté aussi un jugement sur la pertinence, le bien fondé, l’efficacité et la rationalité des résultats de l’appui à ce processus.
L’atelier d’évaluation a réuni des centaines de personnes issues de l’ANE, du gouvernement, et des partenaires qui ont contribué à l’organisation des élections. Il a duré quatre jours des travaux en commission et des présentations en plénière. Il s’agit pour les participants d’identifier les points forts et les points faibles et d’élaborer un plan d’action pour une meilleure gestion de la suite du processus et des prochaines échéances électorales en République Centrafricaine.
Les participants ont travaillé sur plusieurs thématiques à savoir le cadre légal, l’enregistrement des électeurs, les opérations électorales, l’éducation civique et la communication, et l’administration du processus électoral. Cet atelier a permis à l’ANE d’évaluer le précédent processus électoral afin de corriger ses erreurs comme l’a souligné la présidente de l’ANE dans une interview avec la presse en marge de l’atelier.
« Les défis étaient énormes, car en face, les contraintes et autres difficultés techniques ou politiques paraissaient insurmontables. Nous avons dû composer avec l’insécurité généralisée sur presque tout le territoire national, la destruction des infrastructures de base, en particulier celles de l’Administration provinciale, notamment les tribunaux et les centres d’état civil. Il fallait prendre en compte les délais légaux prescrits par le Code électoral en même temps que le laps de temps imparti à la Transition. Il fallait aussi trouver des solutions, le plus souvent aériennes, à l’insuffisance des infrastructures routières, pour pallier au manque de télécommunications et d’électricité », a martelé Marie Madeleine Nkouet, présidente de l’ANE.
D’après la responsable de l’ANE, la mobilisation des ressources financières a également posé quelques problèmes à son institution. Eu égard à l’absence de décaissement par certains contributeurs, le budget initial prévu a été revu à la baisse avant le démarrage des opérations électorales. Ce budget, a-t-elle fait savoir, a été ensuite progressivement revu à la hausse, à cause des annulations successives des scrutins législatifs. Ces diverses contraintes ont occasionné selon la présidente de l’ANE, plusieurs révisions du chronogramme électoral et des reports successifs des dates des scrutins.
« Malgré ces contraintes colossales et les pressions de diverses natures, nous avons pu, collégialement, offrir à la République Centrafricaine une nouvelle constitution, un président élu démocratiquement et presque l’ensemble des députés devant siéger à l’Assemblée Nationale », a renchérit la présidente de l’ANE.
Durant les quatre jours de cet atelier, l’ANE a pu définir le cadre légal qui a présidé à la mise en œuvre du processus électoral de sortie de crise dans le pays. Elle a pu examiner la méthodologie d’enregistrement des électeurs et de traitement des données en commençant par la cartographie électorale. Dans la thématique des opérations électorales, les participants ont mis l’accent sur l’appui à la logistique, la sécurisation des scrutins, la formation, la gestion de contentieux électoraux, et la participation des déplacés et des réfugiés au processus électoral. A la fin de l’atelier, il est attendu cinq rapports des thématiques comportant l’évaluation des groupes de travail portant sur le sujet sur lequel ils ont travaillé. Ces rapports mettent l’accent sur les problèmes identifiés.
Des recommandations ont été formulées à l’endroit du gouvernement centrafricain et des partenaires impliqués dans le processus électoral afin d’appuyer l’ANE à mieux organiser des prochaines échéances électorales.