Un accord de cessez-le-feu a été signé mercredi soir lors de la clôture du Forum pour la réconciliation et la paix en Centrafrique. Un accord signé par une quarantaine de représentants, centrafricains et étrangers, loin des objectifs fixés. Pourtant, cet accord a minima voit déjà s’élever des voix de mécontentement, notamment du côté de la Seleka.
Mohamed Moussa Dhaffane, de la Seleka, et Patrice-Edouard Ngaissona, des anti-balaka, ont signé l’accord de fin des hostilités. Les deux groupes armés s’engagent ainsi à arrêter les exactions, à isoler les troupes, à lever les barrages et à laisser circuler librement marchandises et hommes dans les zones qu’ils contrôlent. Toutefois, rien n’indique un éventuel futur désarmement de ces groupes. A peine signé, cet accord minimal semble déjà fragile.
Un accord qui a demandé de longues heures de négociations et qui était incertain mercredi encore, dernier jour du Forum. Après avoir exigé lundi la partition de la Centrafrique, entre un Nord musulman et un Sud chrétien, ce qui a manqué de torpiller totalement les négociations, la Seleka a laissé planer le doute quant à sa signature du document. Le médiateur et président congolais Denis Sassou Nguesso a débloqué les négociations lors d’une audience privée.
Selon les observateurs, les anti-balaka éprouveront des difficultés à faire appliquer l’accord par sa base, et la Seleka en connaîtra davantage encore, elle qui n’a pu cacher ses divisions internes. En effet, dès la signature de l’accord, Habylah Awal, le n°3 de la Seleka, porte-parole du bureau politique de l’ex-rébellion, déclarait à RFI: “Nous ne reconnaissons pas cet accord, qui ne nous engage pas.” Ce à quoi Mohamed Dhaffane a répondu mercredi soir: “Nous sommes suffisamment représentatifs pour faire appliquer l’accord”, visant ç rassurer ceux qui doutent de la viabilité du texte.
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