Centrafrique : La rébellion 3R demande à faire la paix avec Bocaranga
Bangui, le 16 Mars 2017
Par : Gisèle MOLOMA, CNC
Le général autoproclamé Sidiki de la rebellion 3R demande à faire la paix avec la population de la ville de Bocaranga. Il a fait cette proposition dans une lettre envoyée au président de la délégation spéciale de la ville de Bocaranga.
« Il n’y a pas une chose plus importante que la paix même si on a faim ; faisant la paix ». C’est en ces termes qu’a conclu, en nota bene, un certain Patrick, prétendu porte-parole de la rébellion 3R, Retour Réclamation et Réhabilitation.
Dans sa lettre signée en date du 11 mars que CNC a pu obtenir une copie, le leader de 3R a fait savoir à la population de Bocaranga qu’il n’entend plus envoyer ses anges de la mort, de destruction massive et de viols à Bocaranga comme il l’a ordonné le 12 février dernier. Il demande à la population de garder son calme et sollicite un tête-à-tête avec le maire et certains des chefs de villages.
D’après nos informations, l’objectif de cette rencontre souhaitée par le leader de 3R est de dire aux notables de la ville à tout faire pour conscientiser leurs administrés anti-baraka, à arrêter les vols de leur bétail, principale cause de la naissance de leur mouvement 3R dans la région.
Contacté par CNC, le maire de la ville de Bocaranga ne souhaite pas réagir à chaud et affirme que son Conseil municipal donnera un suite à cette piste de la paix
Rappelant que le général autoproclamé Sidiki est un peul camerounais venu en Centrafrique, d’après ses propres termes, en « émission protectrice » des éleveurs peuls de toutes nationalités confondues et abandonnées à leurs propres sorts par le gouvernement sarandji. Et que c’est pour cette raison que son demi-frère, le Chef de l’État, Faustin Archange TOUADERA, lui confiée cette mission.
Depuis lors, le général Sidiki, chef peul des Peuls en tête de son mouvement 3R est le détenteur de la pluie, foudre, tempête ou beau temps dans la région, notamment autour des localités de Dankouri, Koui, Makoudji-ouali et de Bocaranga.
Contacté par CNC, un des leaders des anti-balaka de Bocaranga a régi en ces termes : « Nous ne faisons pas cette guerre par ce que nous avions faim, il a tort ».
« Le 3R a détruit tous nos moyens de substance, champs, commerces, et maintenant il nous demande de faire la paix avec eux », renchérit un autre milicien anti-balaka de village Létéllé en mission de formation à Bocaranga.
Bonne lecture