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CENTRAFRIQUE : LA PRODUCTION HÂTIVE D’UN COMMUNIQUÉ CONJOINT RELATIF À L’INCURSION PUNITIVE DE L’ARMÉE CENTRAFRICAINE EN TERRITOIRE TCHADIEN FAIT-IL OBSTACLE À DES AFFRONTEMENTS ARMÉS ENTRE LES DEUX PAYS ?

 

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 5 juin 2021 ( Corbeaunews-Centrafrique). Lors d’un communiqué de presse, les autorités tchadiennes par la voix de son ministre des affaires étrangères a informé solennellement l’opinion publique nationale et internationale que l’armée centrafricaine ainsi que leurs alliés ont fait une incursion punitive en territoire tchadien. En conséquence de ce qui précède, le gouvernement tchadien déplore la perte de Six (6) soldats et six (6) autres grièvement blessés. Le pouvoir centrafricain a marqué vivement sa surprise mais, animé par le souci d’apaisement a dépêché à N’Djamena une mission de haut niveau porteur du message du chef de l’état, composée du ministre des affaires étrangères, de celui de la sécurité publique ainsi que celui de La Défense nationale pour rencontrer leurs homologues tchadiens.

Monsieur Bernard Selembi Doudou, l'auteur de l'article. Photo de courtoisie.
Monsieur Bernard Selembi Doudou, l’auteur de l’article. Photo de courtoisie.

 

A l’issue de l’entretien et selon un communiqué conjoint, les deux (2) parties ont convenu de la mise en place d’une commission d’enquête internationale, indépendante, impartiale, objective et transparente.

Cette commission d’enquête qui sera composée des partenaires traditionnels des deux pays comme l’organisation des nations unies (ONU), l’Union Africaine (UA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) mènera des investigations en vue de rétablir, de clarifier les faits de violation des droits de l’homme et du droit humanitaire international ainsi que les responsables, de les évaluer au regard des lois internationales, enfin de tirer les conclusions à travers des recommandations.

Il faut noter par ailleurs que les deux pays ont pris des engagements quant à l’application sans réserve des conclusions du rapport. Inquiet de la sincérité du communiqué conjoint, le citoyen lambda qui se réserve de jubiler s’interroge :

Au lendemain de cette entrevue, que reste t-il du premier communiqué «va t-en guerre »du ministre des affaires étrangères tchadien ?

En d’autres termes, les effets du communiqué «va t-en guerre » sont-ils annihilés par le communiqué conjoint ?

Dans l’affirmative, pourquoi l’état major tchadien déploie massivement des troupes et armements à la frontière ?

Que cache cet important déploiement d’arsenal de guerre à la frontière tchado-centrafricaine ?

En outre, le pouvoir centrafricain est-il prêt d’accepter toutes les exigences de la conclusion des experts ?

Et si par ailleurs, le rapport de la commission d’enquête internationale exige le départ des paramilitaires russes ?

Croyez-vous fermement que l’incident est clos ?

Pourquoi  l’état major centrafricain ne prend t-il pas de précautions pour éviter une éventuelle sur ?

Quels sont les enseignements que le pouvoir centrafricain doit tirer de cet énième dérapage des paramilitaires russes ?

Ceux qui ont ramené ces paramilitaires n’ont-ils pas le pouvoir de les recadrer?

Enfin, fâché avec tous les voisins, les organisations régionales, internationales et même la Minusca, qui pourra plaider la cause centrafricaine devant les différentes instances ?

Il apparaît important de rappeler au passage que la Centrafrique est signataire de la convention internationale contre le recrutement, l’utilisation, le financement et l’instruction des mercenaires, le groupe Wagner est ainsi officiellement identifié comme un groupe de mercenaires comparativement à l’armée régulière russe.

Pour finir, nous ne pouvons faire l’économie de la diligence et de la spontanéité du chef de l’état qui a dépêché en temps et en heures une équipe de médiation pour jouer la carte d’apaisement mais malheureusement cette offensive diplomatique a échoué dans la méthode et même dans l’approche.

Cette mission s’est contentée de plaider coupable en ignorant la célèbre notion de la présomption d’innocence. Dans cette logique, pourquoi mettre en place une commission d’enquête internationale puisque la partie centrafricaine a plaidé coupable ?

Doit-on comprendre la partie centrafricaine attend seulement la sanction des experts ?

Le floue dérivé de l’incapacité de la mission à mener une médiation demeure entière…

mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

Paris le 4 juin 2021.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.

 

 

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