LA NOUVELLE CONSTITUTION DISCRIMINATOIRE ET CRISOGÈNE DU POUVOIR DE BANGUI N’AMPLIFIE T-ELLE PAS LA PROBABILITÉ DES VELLÉITÉS SÉCESSIONNISTES.
Bangui, 20 août 2023 (CNC) – Après la proclamation des résultats provisoires de l’Autorité Nationale des Élections (ANE) qui contraste avec les réalités du terrain, le processus référendaire attend la sentence sans surprise de la Cour constitutionnelle pour valider sans égard la régularité des opérations électorales corolaire de la promulgation de la nouvelle constitution par le président de la république.
À mi-parcours, des inquiétudes, craintes, angoisses, anxiétés…bref des frustrations se bousculent et cristallisent la colère d’une majorité de centrafricains.
Substantiellement les problématiques de binationalité et de centrafricanité qui visent à éliminer certains adversaires politiques impactent par ricochet et surtout en filigrane nos concitoyens de l’obédience musulmane. Pire la réquisition du diplôme de du baccalauréat…condition sine qua non pour être candidat aux élections législatives exclu d’emblée cette communauté qui privilégie l’école coranique à la scolarisation traditionnelle.
Comme si cela ne suffisait pas…l’impôt de capitation qui humiliait nos parents ressurgit avec la particularité de s’imposer aux hommes, femmes sans limitation d’âge.
En effet, cette constitution discriminatoire, crisogène risque de réveiller et d’amplifier des velléités sécessionnistes tant redoutées au pic de la crise sécuritaire de 2013.
Au delà de la marginalisation notoire de la communauté musulmane, du sous développement de certaines régions administratives qui ont le sentiment de ne plus appartenir à la république, l’injustice sociale qui creuse un fossé entre les communautés, la résurgence des problèmes identitaires, ethniques ou régionaux, cette velléité sécessionniste avait été aplani par la constitution du 30 mars 2016 conçue sur la base d’une large consultation populaire à la base.
À titre de rappel, nous tenons à souligner que nous disposons d’un vaste territoire (623000km2) immensément riche qui attise des convoitises…avec peu de population (difficilement 4 millions) inégalement répartie sur le territoire national…il suffit seulement qu’une puissance étrangère qui lorgne nos richesses naturelles se mêle pour qu’on parle de « guerre civile voire de sécession ».
Effrayé par cet élan, le citoyen lambda s’interroge :
La politique de l’unité nationale prôné par les autorités de Bangui n’a t-il pas échoué ?
Cette nouvelle constitution qui, dans son application emportera certainement ce régime n’est t-elle pas l’évocation de sa propre turpitude ?
L’amélioration des conditions de vie de la population marginalisée passe t-elle nécessairement par la sécession ?
Un simple problème de redistribution de richesse et de gouvernance peut-il remettre en cause les avancées démocratiques chèrement acquises ?
Au delà de ce qui précède, nous rappelons que les velléités sécessionnistes ne sont que l’expression du désespoir remédiable par le retrait de cette constitution mortifère…l’exemple du Soudan du Sud n’est pas édifiant dix ans après et le pouvoir de Bangui doit créer les conditions pour éviter ce cauchemar.
N’oublions surtout pas qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.
Mais attention ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.
Paris le 19 Août 2023.
Bernard SELEMBY DOUDOU.
Juriste, Administrateur des élections.
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