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Centrafrique: la Misca suspend un commandant après la disparition de 11 civils à Boali

Le chef de la force africaine en Centrafrique (Misca), le général Jean-Marie Michel Mokoko, a suspendu provisoirement le commandant de l’unité qui se trouvait dans la ville de Boali où 11 civils auraient disparu au cours d’une opération de la Misca le 24 mars, annonce l’Union africaine.

Le général Mokoko a décidé “de suspendre provisoirement de ses fonctions le commandant qui dirigeait l’unité de la Misca à Boali, et de relever tous les soldats de l’unité qui étaient en poste dans cette localité au moment de l’incident. Il s’agit là d’une mesure conservatoire qui vise à faciliter la poursuite de l’enquête initiée; elle ne préjuge en rien des résultats de l’investigation en cours”, indique un communiqué de l’UA sur son site internet.

Cette enquête fait suite aux affirmations de l’Ong Human rights watch (HRW), selon laquelle des soldats du Congo-Brazzaville de la Misca ont été impliqués, le 24 mars dernier, “dans la disparition forcée” de 11 civils dans la localité de Boali, à environ 80 km au nord-ouest de Bangui.

D’après les récits de témoins recueillis par HRW dans un rapport d’enquête publié sur son site, une vingtaine de militaires de la Misca “ont appréhendé un groupe de 11 personnes, parmi lesquelles figuraient quatre femmes, au domicile d’un chef de la milice à Boali”.

Selon Human Rights Watch, les militaires chargés du maintien de la paix ont arrêté ces hommes et ces femmes après une attaque de miliciens anti-balaka qui avaient tué un soldat congolais et blessé quatre autres. Les familles des disparus sont toujours sans nouvelles d’eux.

Après cet accrochage, suivis d’autres les jours suivants à Bangui, le chef de la Misca avait déclaré le 26 mars que, désormais, la force africaine considèrerait “les anti-balaka comme des ennemis”, ajoutant: “nous les tenons pour responsables des attaques ciblées qui ont visé nos éléments ces derniers jours”.

Formées en réaction aux exactions contre la population perpétrées par les combattants essentiellement musulmans de la Séléka après leur prise du pouvoir en mars 2013, les milices anti-balaka traquent depuis la population musulmane, qui a massivement fuit le pays. La Misca et la force française Sangaris ont été déployées pour protéger les civils des exactions des anti-balaka comme des ex-rebelles de la Séléka.

Mais l’ancienne colonie française connait toujours des violences armées et des pillages, et traverse une crise humanitaire sans précédent avec des centaines de milliers de déplacés.

 

 

AFP

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