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CENTRAFRIQUE : LA COMPILATION DES ACCORDS DE DÉFENSE PAR LE POUVOIR DE BANGUI ET LA LIQUIDATION DE LA DÉMOCRATIE

CENTRAFRIQUE : LA COMPILATION DES ACCORDS DE DÉFENSE PAR LE POUVOIR DE BANGUI ET LA LIQUIDATION DE LA DÉMOCRATIE

 

Touadera et son homologue Kagamé.

 

 

Bangui, 18 février 2024 (CNC)  

 A l’entame de la première mandature, l’assistance militaire française a suspendu sa coopération alors que les groupes armés non conventionnels étaient en pleine ascension. Apeuré par l’hégémonie galopante des rebelles, le pouvoir de Bangui s’est précipitamment lancé dans une vaste croisade de chasse aux accords de défense.

 

Par définition, un accord de défense est une coopération militaire entre un ou plusieurs États visant à s’entraider dans les domaines de sécurité, de formation, d’assistance technique, de partage de renseignements, de la logistique etc…

Il apparaît important de souligner que les accords de défense sont autorisés par les textes en vigueur mais ces derniers sont assortis de certains conditions.

En effet, l’alinéa 2 de l’article 91 de la constitution du 30 mars 2016 dispose que : « la ratification ou la dénonciation des accords internationaux ne peut intervenir qu’après autorisation du parlement notamment en ce qui concerne les traités de paix, les traités de défense… ».

Ainsi, face à l’effectivité du désengagement militaire de la France en 2018 et animé par le souci de diversifier les partenariats, le pouvoir de Bangui a scellé chronologiquement des accords de défense avec les mercenaires russes de Wagner en 2018, ensuite le Rwanda en 2021 alors que ce dernier disposait déjà d’un fort contingent au sein de la force onusienne stationnée dans la capitale centrafricaine. Vinrent ensuite le tour du Gabon en 2023, des mercenaires américains de Bancroft en 2023 et enfin des Ougandais en 2024.

Au dernier constat, le pouvoir de Bangui qui a modifié illégalement la loi fondamentale dans l’optique de confisquer le pouvoir en s’offrant la possibilité d’un troisième mandat se retrouve avec un nombre pléthorique de forces étrangères armées jusqu’aux dents sur le territoire national.

Au regard des inquiétudes lisibles sur le front de chaque centrafricain qui ne cesse de subir la terreur  multiforme de ses différentes forces militaires, le citoyen lambda s’interroge :

Quel est le projet de compiler plusieurs forces militaires étrangères sur le territoire national ?

Quels sont les contenus de ces différents accords de défense ?

L’assemblée nationale a t-elle donné son autorisation pour la ratification de ces différents accords de défense ?

N’existe t-il pas de risques d’enchevêtrement ou de chevauchement des intérêts politiques, économiques et géostratégiques de ses forces militaires et paramilitaires sur le développement du pays ?

Ces différents accords de défense présentés comme des atouts pour la stabilité politique du pouvoir de Bangui ne peuvent-ils pas s’ériger en piège infernal contre leurs promoteurs ?

En tout état de cause, la stratégie de confiscation de pouvoir qui institutionnalise la culture de la terreur et la rupture de la tradition démocratique peine à convaincre les observateurs nationaux et internationaux et ouvre royalement la voie à une crise politique sans précédent.

Pour finir, n’oublions surtout pas que sur cette terre des mortels, on ne fait pas aux autres ce qu’on aimerait pas qu’on nous le fasse, on ne récolte au passage que ce qu’on a semé et qu’au final les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l'article. Photo courtoisie.
Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l’article. Photo courtoisie.

 

Par Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Environnementaliste,

Administrateur des élections.

 

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