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Centrafrique : La classe politique centrafricaine peu rassurante au processus électoral

 

 

Bangui (République centrafricaine) – CNC – A 12 mois des échéances électorales en République Centrafricaine, les politiques commencent à donner leurs points de vis concernant ce processus qui semble avoir du plomb dans l’aile. D’aucuns confirment sans passer par le dos de la cuillère qu’ils auraient obligatoirement un glissement électoral, d’autres évoquent la question sécuritaire dans l’arrière-pays avec les groupes armés qui continuent de gérer une grande portion du territoire en dictant leurs lois.

 

Malgré que le gouvernement avec l’appui de la MINUSCA commence à déployer progressivement les Forces Armées Centrafricaines (FACA) et les Forces de Sécurité Intérieure (FSI) dans les provinces, la quasi-totalité des politiques interrogés sur les prochaines élections, considèrent qu’ils seraient impossibles d’organiser les élections couplées comme annoncées par l’Autorité Nationale des Elections (ANE)  le 27 Décembre 2020 pour le premier tour et 14 février 2021 pour le second tour.

Sur la question, le Mouvement politique Initiative pour une Transformation par l’Action (ITA) un parti de l’opposition démocratique, juge inopportun la tenue des élections groupées de 2020. La situation sécuritaire critique de l’heure dans l’arrière-pays, le désarmement non effectué des groupes rebelles est entre autres, les raisons évoquées par Dominique Yandocka, 1er Secrétaire du Mouvement ITA au cours d’un point de presse samedi 28 septembre à Bangui.

« Le mouvement ITA que j’ai la charge de conduire s’inscrit dans la logique du report de ces opérations électorales et je lance un vibrant appel à toutes les Centrafricaines et tous les Centrafricains afin qu’ils soient vigilants pour que les ennemis de la démocratie ne nous enfoncent davantage », a fait savoir le responsable du Mouvement ITA.

Dans le même ordre d’idée, le Parti Centrafricain pour un Développement Intégré (PCDI), un parti centriste de Timoléon Mbaikoua, trouve aussi anormal d’aller aux élections dans les conditions où leurs électeurs c’est-à-dire les populations continuent de croupir sous le joug des groupes armés, « ce qui nous empêche d’aller aux élections, comme dirait un ancien Président, quand tu te lèves le matin et que tu regardes les miroirs, tu vois directement le peuple. Comme je vois le peuple qui souffre, c’est difficile pour aller aux élections. Aller gouverner qui lorsque que vous voyez ce peuple dépérit et mourir à petit feu. Donc le gouvernement doit donner une réponse à cela, parce que nous serons mal voté ou mal élu », a déclaré sur un ton dubitatif Timoléon Mbaikoua, Président du Parti PCDI.

Pour le  parti de l’Union pour le Renouveau en  Centrafrique (URCA), un parti d’opposition démocratique, exige du pouvoir la création des meilleures conditions de stabilité dans le pays avant  la tenue des élections, « d’ailleurs, s’il n’y a pas de sécurité, comment vous croyez aux élections, lors des élections couplées de 2016 nous n’avons que 4 groupes armés qui occupent certaines villes de l’arrière-pays mais aujourd’hui on frôle la vingtaine, est-ce un succès ? », a précisé André Nalké Dorogo, député de Berberati 4 et 1er Vice-président de l’URCA.

Si des doutes sont émis par une frange de la classe politique, pour le Mouvement Cœurs-Unis (MCU), tout sera fait pour que les élections se tiennent dans des conditions favorables et ce, avec le concours des partenaires de la Centrafrique. « Toutes les conditions sont réunies pour qu’on aille aux élections. Le Président, Touadera a toujours dit dans ses discours qu’il va respecter strictement la Constitution de 30 Mars 2016 et le délai du calendrier annoncé par l’ANE », a rassuré un cadre du MCU contacté par CNC.

A l’ouverture de la dernière session parlementaire consacrée à la loi des finances de 2020, mardi 1er octobre, le Président de l’Assemblée Nationale, Moussa Laurent Gon-Baba, appelle au financement dans un meilleur délai de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) pour faciliter les opérations du processus électoral en RCA, « Je rappelle en autres que l’année 2020, est une année électorale  et que l’organe en charge de la conduite des opérations électorales ANE ne pourrait réussir correctement sa mission que si les ressources humaines, financières et matérielles dont-elle a besoin sont mises à sa disposition dans le délai prévu. Pour  cette raison et pour éviter tout glissement prévisible », a déclaré Moussa Laurent Gon Baba.

Il est à noter que lors des élections groupées de 2016 organisées par le régime de la transition, 4 préfectures du pays sont contrôlées par les groupes armés mais aujourd’hui, après ses échéances électorales 14 sur 16 préfectures sont sous la coupe des rebelles.

 

Jefferson Cyrille Yapendé

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