Centrafrique : Jean-Serge Bokassa, sous la pression, lance un message d’apaisement.
Bangui, le 16 octobre 2017.
Par : Anselme Mbata, CNC.
Le ministre de l’Administration du territoire monsieur Jean-Serge Bokassa, dans sa déclaration sur les antennes de la radio Nd’kè-Luka le samedi dernier, demande aux fonctionnaires grévistes de son ministère de reprendre respectivement leur poste, tout en démentant les rumeurs sur sa possible démission du gouvernement. Or selon d’autres sources, la réalité est toute autre chose. Le détail.
Depuis la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale dite gouvernement Sarandji 2, suivie de la nomination des préfets et sous-préfets par le Président Faustin Archange Touadéra, rien ne marche plus entre la Tortue de Damara et son ministre de l’administration du territoire monsieur Jean-Serge Bokassa. D’après des sources gouvernementales, le ministre aurait menacé de démissionner de son poste au sein du gouvernement pour plusieurs raisons. Entre autres la publication des décrets signés par le Président de la République portant nomination des préfets et sous-préfets sans avoir le consulter au préalable, ajouté à ceci, sa rétrogradation en terme protocolaire au sein de cette nouvelle équipe gouvernementale.
Pour le ministre Bokassa, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase après une série des gestes insupportables de la part du Président Touadéra à son égard. Selon lui, il est temps de passer à autre chose.
Sentant toujours être humilié, le ministre Jean-Serge Bokassa, surnommé par ses collègues du gouvernement « Jack Bauer », préfère soutenir les cadres de son ministère en grève depuis près d’un mois contre la dernière nomination des sous-préfets qu’ils qualifient de mascarade. Du jamais vu dans notre administration depuis plus de 50 ans où les gens qui n’ont pas franchi la case du premier cycle secondaire sont nommés sous-préfets avec un grade de l’administrateur civil, concluent-ils.
Chose étonnante, le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji alias Tramadol a tout de même accordé une audience la semaine dernière à ces fonctionnaires grévistes. Mais selon les représentants de ces derniers, le Premier ministre les a copieusement insultés en les qualifiant des jaloux lors de l’audience qu’il les a accordées. Comme si cela ne suffisait pas, le PM les a aussi menacés de suspendre le paiement de leur salaire si jamais s’ils ne reprennent pas de service. Incroyable ! Tramadol a encore frappé.
Comment le ministre Jean-Serge Bokassa peut-il demander aux grévistes de reprendre du travail du moment où ils sont suffisamment ridiculisés et insultés par le Premier ministre ?
Ici c’est la Centrafrique pays de paradoxe et d’anomalie où le Premier ministre peut, sans conséquence possible, se permettre d’insulter les fonctionnaires qui sont dans leur droit. Alors que le ministre Bokassa est en discussion avec le Président Touadéra qui le suppliait de se calmer, le Premier ministre préfère foutre la merde, selon un fonctionnaire gréviste contacté par CNC.
Lors du dernier conseil du cabinet la semaine dernière, le Premier ministre n’a pas osé croiser le regard de son ministre Jean-Serge Bokassa qui préfère se murer dans un silence tout en mâchant son chewing-gum dans un air débonnaire. Visiblement, la tension reste intacte au sein de l’Exécutif d’après plusieurs sources gouvernementales.
En attendant de répondre au Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, les grévistes préfèrent se réunir dans les jours à venir pour décider de ce qu’ils vont faire.
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