mercredi, décembre 18, 2024
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Centrafrique : “E ZINGO BIANI “, point de réflexion du Président du parti PDCA Jean-Serge Wafio.

 

 

PARTI DÉMOCRATIQUE CENTRAFRICAIN

(PDCA)

A l’attention des Collègues Leaders Politiques et Sociaux

 

Dans les perspectives des actions de désobéissance civile envisagées ces prochains jours par E ZINGO BIANI, je voudrais partager, à distance avec les Collègues Leaders Politiques et Sociaux, quelques idées pour que les actions préconisées aient un impact politique et diplomatique très fort, reflètent notre maturité et s’insèrent dans l’optique des attentes du Peuple Centrafricain, qui actuellement se sent frustré, humilié, désabusé et abandonné à lui-même.

Notre pays en ce moment ressemble à une poudrière bourrée de matières explosives et il suffirait d’une toute petite étincelle pour créer une très grande déflagration qui va tout désintégrer, parce que,

  • Ceux qui font de la crise actuelle leur fonds de commerce politique et diplomatique souhaiteraient que la situation se dégrade davantage pour leur permettre d’engranger plus de profits,
  • Les groupes armés, avec l’accord du dialogue de Khartoum ont repris du poil de la bête et vont allègrement raser les tombes de leurs victimes, consacrant ainsi leur cruauté,
  • Les opposants et les partisans du déchu Président Béchir, qui se sont retirés au nord-est de Centrafrique, sont en train de pactiser avec les groupes armés pour d’éventuelles actions de déstabilisation prochainement au Soudan,
  • La crise centrafricaine est en voie d’oubli, parce que la communauté internationale est plus préoccupée, pour questions de divers intérêts par ce qui se passe (1) en Europe avec le brexit qui se complexifie, l’Union Européenne qui hésite et doute, (2) aux Etats-Unis, tueries de masse quotidiennes et pré campagne pour les prochaines élections présidentielles, (3) en Russie, perspectives sombres pour la ré élection du Président Poutine, (4) en Chine, avec la crise de Hong Kong, (5) au Moyen Orient, avec le daesh qui n’est pas encore totalement démantelé et dont certains membres se trouveraient au nord-est de Centrafrique, (6) en Afrique francophone, la problématique du FCFA qui tourmente l’ancienne puissance colonisatrice, la France, déjà inquiète pour la rentrée politique de septembre 2019, qui pourrait être une rentrée politique de tous les dangers.

Un contexte mondial ou international crispé, fébrile qui fait détourner l’attention sur les drames qui se jouent en Afrique et particulièrement en Centrafrique, parce qu’ils ne présentent plus d’intérêts au plan ventes d’armes. C’est pour dire que les actions de désobéissance civile préconisées, ne doivent pas être de simples actions de zèles de grèves, de concerts de casseroles, de marches de protestation, mais des actions qui doivent rappeler à la communauté internationale que le risque de déflagration et d’implosion de l’Afrique Centrale, partant de Centrafrique, est bien réel et de plus en plus grand. Tant que la communauté internationale ne percevra pas les grands risques de perdre ses intérêts, la crise centrafricaine la préoccupera de moins en moins. Nous devons être de stratèges, poser des actions qui ne seront plus des coups d’épée dans l’eau, mais celles qui devraient nous permettre d’affaiblir réellement le pouvoir en place, de ré engager la communauté internationale et de mobiliser la communauté nationale pour d’idoines solutions centrafricaines de sortie de crise, vu les échecs des nombreuses solutions qui nous ont été imposées de l’extérieur. Dans cette optique, les quelques pistes suivantes méritent réflexions, que je voudrais collectives et inclusives, pour des actions d’envergure.

 

  • La mini guerre froide entre la France et la Russie qui se déroule actuellement en Centrafrique n’émeut pas l’occident, parce qu’il est question de résurgence à petite échelle de la guerre froide Est-Ouest pour question d’intérêts d’une ancienne puissance colonisatrice et une puissance rouge qui veut étendre sa domination en Afrique. Nombreux de nos compatriotes ne comprennent pas encore les déplorables et dommageables conséquences, si nous ne les sensibilisons pas suffisamment. Et encore, cette mini guerre froide laisse transparaître certaines rumeurs, notamment celle d’un coup d’Etat qui serait imminent. Centrafrique, un Etat néant, a-t-il besoin d’un autre coup d’Etat ? Le Peuple Centrafricain, meurtri, appauvri à l’extrême, a t-il besoin d’un autre coup d’Etat pour quelles solutions au problème de l’insécurité qui se cristallise ?

Rumeur ? Certes, Bangui est une ville de rumeurs. Mais les rumeurs persistantes à Bangui finissent toujours par devenir réalités. Rumeur ou pas, c’est à nous, Leaders Politiques et Sociaux, de prendre une position ferme, de dénoncer, de décrier, d’alerter l’opinion nationale et internationale sur cette rumeur. Certains faits que nous avons négligés méritaient aussi notre attention et prises de position. Nous n’avons pas cherché à comprendre les en-dessous du voyage de Mr BENALA Alexandre, ancien chargé de mission du Président MACRON à Ndjaména (Tchad). Avons-nous compris les en-dessous de la dernière mission de Mme PARLY, ministre de défense du Président Macron, en Centrafrique ? Est-ce que nous nous sommes interrogés sur la rareté du FCFA en ce moment à Bangui et dans les autres pays francophones de l’Afrique Centrale ?

 

  • Faille-t-il tuer un mourant qui agonise ?

Sachons lire et comprendre le silence du Peuple Centrafricain. Ce peuple, certes à majorité analphabète, est plus intelligent que de nombreux intellectuels. Pour la première fois, nous avons eu deux intellectuels, issus de la crème des intellectuels centrafricains au pouvoir, avec espoir que ces deux, de surcroît grands universitaires, allaient penser intérêt collectif. Malheureusement, le Peuple Centrafricain a réalisé que se sont deux prédateurs hors pair. En impuissant, il a préféré observer le silence, parce qu’il sait, qu’il ne va plus redonner au Président TOUADERA sa confiance aux prochaines élections.

Oui, le Président TOUADERA ne pourra plus se succéder à lui-même, sauf tricherie, fraude ou coup d’Etat électoral. S’il se livre à une quelconque tricherie, fraude ou coup d’Etat électoral, c’est la rue qui va parler dans l’heure qui suit la proclamation des résultats, par l’A N E et la Cour Constitutionnelle que les milieux de la Présidence de la République disent acquises à leur cause. Certes, les milieux du MCU ont entrepris ‘’l’évangélisation mensongère’’ du Centrafricain lambda, pour évoquer un bilan positif du régime, alors qu’il n’y a pas de bilan, mais plutôt des scandales financiers, des pratiques déloyales, des parjures, des violations de la constitution et autres. Le Peuple Centrafricain, qui a tout perdu, n’a que son âme à préserver. La jeunesse, manipulée, désabusée à l’excès, a pris conscience et réalise que son avenir est incertain. Les milieux de MCU n’ont pas encore compris que le peuple qui adule est ce peuple qui n’hésite pas à jeter sans hésiter la pierre, s’il perd espoir.

Les faits et comportements politiques de l’heure laissent présager, sauf erreur d’analyse, que les Autorités Politiques de Bangui, conscientes que les perspectives des élections de 2020-2021 leur sont déjà sombres, tardent à prendre à temps réel les dispositions qui s’imposent, créant ainsi un risque de glissement vers un vide constitutionnel ou impasse politique. La vigilance s’impose. En Leaders, nous devons savoir anticiper, réfléchir et envisager les alternatives qui s’imposent aux cas où…..

Et si le Président TOUADERA a encore un peu de dignité d’homme, de l’orgueil et de la fierté, il doit s’abstenir d’être candidat en 2020-2021 pour préserver sa famille et ses enfants de l’humiliation et de l’opprobre. Une opportunité que nous devons savoir mettre à profit.

 

  • Le 15 septembre prochain s’ouvre la conférence annuelle des Nations Unies. Comme à l’habitude, le Président TOUADERA y prendra part au nom du Peuple Centrafricain, ce peuple qu’il a humilié, frustré, méprisé, et pour lire encore une autre déclaration préparée par les milieux de MINUSCA et plaidant la prorogation de son mandat.

Les derniers rapports produits par Son Excellence Monsieur MANKEUR NDIAYE, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, à l’attention de la Commission de Sécurité et celle des Droits de l’Homme, font déjà état de 50 à 70 violations de l’accord du dialogue de Khartoum par les signataires. C’est l’occasion ou jamais de documenter des dossiers crédibles et démontrer l’inefficacité de la MINUSCA qui est un assistant aux tués en Centrafrique, la complicité du Président TOUADERA avec les groupes armés, les en-dessous de l’accord du dialogue de Khartoum, le 9ème intervenu depuis le début de cette énième crise militaro-politique qui a induit la néantisation du pays.

Chaque Leader Politique et Social se souviendra que c’est depuis 2014, que des voix centrafricaines se sont élevées pour déclarer que cette crise est politique, qu’elle a des ramifications internationales et que les solutions ne seront que politiques et centrafricaines. Des schémas politiques centrafricains de sortie de crise avaient été proposés, mais torpillés par certains compatriotes, et écartés de revers de main par ceux qui ont fait de cette crise leurs fonds de commerce politiques et diplomatiques. L’opportunité s’offre à nous pour nous faire écouter de nouveau. Et nous devons en savoir profiter, parce que toutes les mesures imposées de l’extérieur ont toutes échoué. Et le Président TOUADERA doit s’abstenir d’aller à New York en septembre prochain, parce qu’il n’aura pas d’argumentaires pour récuser les violations de l’accord du dialogue de Khartoum.

 

  • Toutes les grandes puissances fondent leurs relations sur des intérêts. Et le Président TRUMP des Etats-Unis est en train d’en faire la démonstration. Pour question d’ignorance, de méconnaissance, d’illettrisme politique, nous avons été abusés par le colonisateur qui nous a fait signer des accords d’indépendance qui nous sont défavorables, qui obèrent notre émancipation, font de nous des producteurs exotiques et des consommateurs de denrées de bas de gamme d’Europe, et qui nous empêchent de profiter de nos richesses naturelles. Et la mondialisation libérale s’y ajoutant, nous sommes désorientés, incapables de penser par nous-mêmes, cherchant toujours des parrains quelque part. Mais les nouvelles technologies de l’information et de communication nous permettent de faire des comparaisons à temps réel, de comprendre et réaliser qu’il urge d’inverser les rapports de force qui nous sont défavorables, pour permettre aux générations montantes d’être plus audacieuses et plus entreprenantes que nous.

Les relations internationales étant fondées sur les intérêts, nous avons aussi des intérêts à défendre et à préserver malgré nos faiblesses. Les dirigeants des pays dits évolués n’ont pas l’intention et n’auront jamais l’intention de nous laisser nous industrialiser, pour ne pas perdre leurs influences. Permettez, chers collègues Leaders que je vous rappelle quelques déclarations ou quelques pensées que nous avons écoutées sous d’autres cieux, mais que nous oublions volontairement :

 

Monsieur FABIUS Laurent, ancien Premier Ministre français, socialiste :

‘’ … la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts…’’

‘’ … la France ne peut pas porter la misère de tout le monde…’’

 

HELMUT JOSEF MICHAEL KOHL, défunt ancien Chancelier allemand

‘’ …Il ne saurait être question de laisser l’Afrique s’industrialiser, l’occident ne

se Laissera plus surprendre une deuxième fois ; l’Asie lui oppose une

sérieuse concurrence aujourd’hui, parce que l’occident a été distrait face à

son développement…’’

 

JOHN VORSTER

‘’ … notre objectif principal, c’est d’avoir une Afrique sans Africains, et une

Afrique sans Africains deviendra un paradis terrestre pour l’homme blanc…’’

 

CHIRAC Jacques, ancien Chef d’Etat français de droite

‘’… nous devons être honnêtes et reconnaître qu’une grande partie de l’argent

de nos banques vient précisement de l’exploitation du continent africain…’’

 

SARKOZY NICOLAS, ancien d’Etat français, de droite

‘’… la France ne peut pas permettre que ses anciennes colonies créent leur

propre monnaie pour avoir le contrôle total sur leur banque centrale…. Si cela

se produit, ce sera une catastrophe pour le trésor public qui pourra entraîner

la France au rang de 20ème puissance économique mondiale…’’

 

SAPIN MICHEL, ancien Ministre français de l’économie

‘’… ne touchez surtout pas au franc cfa, sinon vous serez frappés par le

terrorisme…’’

 

 

VLADIMIR POUTINE, Président de la Fédération de la Russie

‘’… l’Afrique est mille fois plus riche que l’Europe en sous-sol, mais aussi mille

fois plus pauvre que l’Europe en développement. Il suffit seulement que les

présidents africains créent leurs propres monnaies et une monnaie générale,

je vous donne ma parole que c’est l’Europe qui immigrera vers l’Afrique…’’

 

La Grande Royale (royaume BAMOUN au Cameroun) disait aux femmes Bamoun qui refusaient d’envoyer leurs enfants à l’école des blancs ; ‘’… il faut envoyer nos enfants dans leurs écoles pour qu’ils apprennent à gagner sans avoir raison….’’

 

Oui, nous sommes vaincus sans raison et nous avons appris aussi à gagner sans avoir raison, mais nous refusons de chercher à gagner sans avoir raison.

 

Chers Collègues Leaders Politiques et Sociaux, voilà les quelques points que je voudrais échanger avec vous, de visu, mais mon éloignement momentané m’en empêche. Ces points se veulent des alertes indicatives, parce que après six (6) décennies de balbutiements politiques, d’infantilisations, de perte d’identité, nous sommes ou devrions être capables de réaliser que les rapports de force nous resteront défavorables, si nous ne sommes pas des stratèges et ne cherchons pas, à les ré équilibrer.

  • Comment comprendre et expliquer que le doyen du corps diplomatique à Bangui soit toujours l’ambassadeur de France, alors qu’à Paris, le doyen du corps diplomatique est le plus ancien ambassadeur accrédité ?
  • Comment comprendre et expliquer aujourd’hui que Centrafrique ne doit pas avoir des relations avec la Russie, la Chine, , alors que Paris étale le tapis rouge devant les Présidents russe et chinois ?

 

Ni les esprits de   ZEMIO, de RAFAÏ, de BANGASSOU, de BAREM BAKIE, de NDJOUBISSI, de NGREMALE, de KREBEDJE, de YALOKE, de YAFO, de KPOKOLITA, de NGOUKOU, de KARINOU, de KOTA NGOMBE, de BOÏ LAMBA, de NGAÏ SIYO, de NDIKISSI, de ZANGOA, ni les générations futures, ne comprendraient pas et ne nous pardonneraient pas si nous ne cherchons pas dès à présent à diversifier nos relations diplomatiques.

Nous avons besoin et nous aurons toujours besoin autant de la France et de l’Allemagne, nos deux anciennes puissances colonisatrices, que des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine, du Japon, du Canada, de l’Australie, de l’Inde, de l’Iran, de la Turquie, d’Israël, du Brésil, de l’Argentine, de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Nigeria, du Maroc et autres pays qui voudraient bien nous aider à sortir de l’ornière dans laquelle nous végétons.

 

Chers collègues, il nous faut dépasser le stade de manifestations brutales ; il nous faut envisager des actions sous l’angle de mettre en relief les graves dérives du régime en place, de démontrer son incapacité et de le mettre en très grande position de faiblesse.

 

J’en profite pour rassurer les Collègues, Leaders Politiques et Sociaux, ressortissants des Sous-Préfectures riveraines du fleuve Ouham, KOUI, BOCARANGA, BOZOUM, BOSSANGOA, BOUCA, BATANGAFO que la concertation sur la pollution de ce fleuve aura bien lieu en novembre 2019. La date et le lieu leur seront communiqués ultérieurement.

 

Avec toutes mes considérations

 

 

WAFIO  Jean  Serge

                                                                                                       Président  du  PDCA

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