Dans la petite ville de Boda, à l’Ouest de Bangui, malgré une accalmie dans les violences, les communautés vivent séparées, juste par un ruisseau, dans la peur les uns des autres et sans ressource. Le PAM assiste toutes les communautés et soutient la reprise des activités agricoles.
Chantal et Alexandre, Mariama et Youssouf. Deux jeunes mamans, deux bébés de huit mois. Ils vivent à quelques centaines de mètres les uns des autres, mais cela fait des mois qu’ils n’ont pas pu franchir le petit ruisseau qui fait office de frontière.
Chantal à la paroisse catholique, Mariama (photo ci-dessous) dans la cour d’une maison de l’enclave musulmane : les deux jeunes femmes vivent sous des tentes et elles partagent le même espoir : pouvoir bientôt quitter la promiscuité des camps. Elles risquent d’attendre encore.
Il y a quelques mois encore, la petite ville de Boda, située à moins de 200 km à l’ouest de Bangui, était un lieu de cohabitation entre agriculteurs et éleveurs. C’était aussi une ville où l’on pratiquait le commerce du diamant. Les événements ont plongé la paisible bourgade dans la tourmente : des deux côtés, des attaques, des maisons détruites et des milliers de personnes contraintes d’abandonner leurs habitations pour aller se mettre à l’abri. Des milliers de têtes de bétail ont été perdues, massacrées ou volées, et des récoltes perdues.
La plupart des déplacés vivent séparés, vivant dans la peur de l’autre, depuis le mois de janvier.
Ces dernières semaines les violences ont cessé. Le contingent congolais de la MISCA et les soldats français de l’opération Sangaris ont réussi à établir un statu quo précaire.
En partenariat avec l’ONG italienne COOPI, le Programme Alimentaire Mondial fournit des rations alimentaires aux personnes déplacées. En juin, 25.000 personnes ont reçu cette assistance.
Avec la FAO, COOPI et le PAM ont également commencé à mettre en place des opérations de protections des semences: distribution de semences aux paysans par la FAO, et en parallèle fourniture de stocks de vivres par le PAM –de manière à ce que les semences ne soient pas consommées par les familles. A Boda, 15.000 personnes ont bénéficié de ce programme en juin.
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