Bangui (République centrafricaine) – CNC – Réuni pour la cinquième fois afin d’évaluer les avancées et entraves dans la mise en œuvre de l’Accord de Khartoum vendredi 27 septembre dernier, le comité exécutif de suivi (CES) dudit accord, dans son analyse, a relevé que les groupes armés persistent dans les exactions dans les zones sous leur contrôle entre la période du 1er aout au 20 septembre.
L’évaluation réalisée par le comité exécutif de suivi (CES) de l’APPR, la semaine dernière, s’étalait sur la période du 1er aout au 20 septembre 2019. 178 violations ont été relevées ou enregistrées, soit près de 45 par semaine contre 25 au cours de juillet. Le nombre a augmenté, selon le comité de suivi, par rapport au mois précédent.
Ces violations sont caractérisées par les exactions contre les civils demeurent de loin la catégorie la plus importante représentant 55 ders violations, « les restrictions des mouvements quant à juillet, suivi activités militaires interdites est de 16 (en augmentation) et 5 pour les entraves à l’Etat et ONG », note-t-il.
Les préfectures les plus touchées par ces violations sont la Haute-Kotto, Basse-Kotto, Vakaga, Nana-Mambere, Mbomou et une partie de la Ouaka et Kemo. Les groupes armés pointés du doigt sont l’UPC, les 3R, FPRC, MPC, MLCJ les Antibalaka et le PRNC, groupe non signataire de l’APPR.
Les installations des barrières illégales et une continuité des pratiques de taxation et de prédation économique avec en toile de fond, « une augmentation des mouvements armés, notamment de l’UPC dans la Basse-Kotto et Mbomou à des fins de renforcements et de contrôle de territoire, ainsi que du FPRC, MLCJ et PRNC dans la Haute-Kotto », a relevé le comité exécutif de suivi.
« Le 27 août à Bokolobo, l’UPC a arrêté un camion civil sous prétexte qu’il était surchargé et a demandé à payer une amende. Le 7 aout, des éléments du FPRC ont saisi illégalement de produits appartenant à des hommes d’affaires à Bangui. Le 30 aout à Alim, le mouvement 3R a demandé 200 000 FCFA aux agriculteurs ; et le 5 aout le même mouvement a collecté des taxes dans les mines de Idere (Nguia Bouar), à hauteur de 1 000 000 de Francs », peut-on lire dans le document d’évaluation.
Les ONG ont aussi fait le frais de ces nombreuses exactions relevées par le CES, « les groupes armés ont continué à exercer leur contrôle sur le territoire par le biais d’exactions et entraves aux activités des ONG. « Le 10 aout, 5 éléments armés ont volé un employé de MSF à Batangafo… le 27 aout, le FPRC a adressé un avertissement écrit menaçant un membre du personnel de l’ONG Acted l’accusant de discrimination à l’embauche à l’encontre des musulmans », ce que le CES qualifie d’indices révélateurs de la position du FPRC continuant d’agir comme ayant une « autorité de facto sur son territoire et s’oppose toujours à la présence de l’autorité de l’Etat ».
Les miliciens antibalaka, de leur côté, ont érigé « trois nouvelles barrières dans le secteur centre respectivement à Serenga (PK35 sur l’axe Mobaye-Kongbo) et Galabadja (145 km Est de Sibut) ».
En tout cas, la liste des violations de l’APPR par les groupes armés signataires est non exhaustive en Centrafrique en passant par les recrutements et le contrôle des zones minières, en arrière-plan les prélèvements des taxes car, « du 25 aout au 5 septembre l’UPC d’Ali Darassa a collecté près de 1 435 000 FCFA auprès de la population locale dans le Haut-Mbomou, étendant ainsi davantage sa zone d’influence ».
En dépit de toutes ces entorses faites à l’Accord de paix et relevées dans l’analyse du CES, les dispositions de sanction contre tous parjures n’ont pas été clairement définies par les garants et facilitateurs alors que le gouvernement fait sa part de chose en respectant ses engagements dans la mise en œuvre de l’APPR. /
Cédric Wa-Gomba
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