Des réinstallations secrètes de réfugiés vers le Canada créent la polémique
Par la rédaction de Corbeau News-Centrafrique.
Depuis quelques semaines, des informations émouvantes circulent à Bangui sur des opérations discrètes de réinstallation de réfugiés vers le Canada, provoquant l’indignation de la communauté des réfugiés s’installant dans le pays. Deux vagues successives de départs ont été organisées ces dernières semaines dans la plus grande opacité, posant des questions sur les critères de sélection et l’équité du processus.
Au cœur de la polémique, des accusations de népotisme visant directement le secrétaire général de la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR), monsieur EZO ERVEY. Ses deux enfants auraient été inclus parmi les mystérieux “réfugiés” réinstallés au Canada. Confronté à ces allégations, le secrétaire général EZO ERVEY a tenté de se défendre en affirmant que ses enfants étaient partis “étudier au Sénégal”. Une version contestée par plusieurs témoins, dont un ancien camarade de classe de ses enfants qui confirme leur départ pour le Canada.
La situation a pris une tournure encore plus dramatique avec l’annonce brutale d’une représentante ivoirienne du HCR de Bangui, Laetitia Kakou, chargé de protection VBG , excluant de facto plus de 600 ménages de réfugiés de longue date des programmes de réinstallation. Lors de la réunion du 15 novembre, l’ivoirienne Laetitia Kakou, chargé de protection VBG qui travaille pour le HCR a déclaré sans détour que les réfugiés présents depuis plus de 20-25 ans en République centrafricaine “n’ont plus droit à aucun bénéfice, notamment la réinstallation”.
Cette décision unilatérale, sans fondement légal, a provoqué stupeur et indignation. “Comment peut-on punir des personnes pour la durée de leur exil?”, s’interroge un délégué des réfugiés présent à la réunion. Un délégué tchadien a notamment soulevé l’incohérence d’une telle mesure alors qu’aucune assistance ni solution d’intégration locale n’est proposée aux réfugiés.
La situation est d’autant plus révoltante que par le passé, de nombreux réfugiés en RCA, comme les rwandais, ont pu bénéficier de programmes de réinstallation vers d’autres pays comme la Belgique ou le Canada. Mais depuis quelques années, ces programmes sont au point mort. La CNR invoque des obstacles administratifs contestables, comme l’exigence d’un passeport biométrique qu’elle est elle-même incapable de délivrer.
Face à cette situation, huit femmes réfugiées ont entamé un sit-in de trois jours devant les locaux du HCR. Malgré des tentatives de corruption – offres de 300.000 francs CFA et de nourriture – elles ont maintenu leur protestation jusqu’au 29 novembre, exigeant des réponses claires sur leur avenir. Une délégation présidentielle aurait promis d’examiner leur situation, mais aucune suite concrète n’a été donnée à ce jour.
“On nous trompe depuis des années avec des promesses d’intégration locale”, témoigne un réfugié de longue date du Tchad. En effet, sur 600 dossiers de régularisation déposés, seuls 178 ont été traités en trois ans, laissant les autres dans un insupportable statu quo. Le traitement des dossiers restants a été suspendu sous prétexte de contraintes budgétaires.
En réponse à ces manifestations, le ministre de l’Intérieur Michel Nicaise Nassin a émis une note circulaire menaçante, qualifiant toute protestation d'”activité subversive”. Une ironie amère quand on sait que le ministre lui-même est un ancien demandeur d’asile en France dont la demande avait été rejetée pour faux et usage des faux.
Les récentes révélations sur ces réinstallations opaques vers le Canada jettent une lumière crue sur les dysfonctionnements du système d’asile en RCA. Alors que certains privilégiés bénéficient de passe-droits pour obtenir une réinstallation rapide, des milliers de réfugiés légitimes, présents depuis des décennies, se voient fermer toute perspective d’avenir.
Pendant ce temps, le bureau du HCR à Bangui reste muré dans le silence, tandis que la CNR se prépare à fermer ses portes pour les congés de fin d’année jusqu’au 15 janvier, laissant en suspens le sort de ces réfugiés doublement victimes : de l’exil et de l’abandon institutionnel.
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