Centrafrique : des enfants de 11 à 14 ans détenus illégalement dans les cellules de l’UMIRR, unité mixte,  sous les yeux de la MINUSCA

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des enfants détenus illégalement dans les cellules de l’UMIRR, unité mixte,  sous les yeux de la MINUSCA

 

Centrafrique : des enfants détenus illégalement dans les cellules de l’UMIRR, unité mixte, sous les yeux de la MINUSCA
À l’UMIRR, le 18 juillet 2025 à Bangui. Photo CNC

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Bangui, des enfants âgés de 11 à 13 ans ont été retrouvés incarcérés depuis plusieurs jours dans les cellules de l’Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences sexuelles (UMIRR), une structure censée intervenir exclusivement dans les cas de violences basées sur le genre.

 

En effet, le constat a été fait ce jeudi 18 juillet par une équipe d’investigation de Corbeau News Centrafrique présent discrètement dans l’enceinte de l’UMIRR. Cinq mineurs ont été aperçus à l’arrière du bâtiment, temporairement sortis pour permettre le nettoyage des cellules. Selon des sources internes interrogées par CNC, certains étaient détenus depuis plusieurs jours, deux semaines, d’autres depuis un mois.

 

L’UMIRR est une unité mixte de police et de gendarmerie, appuyée par la MINUSCA, spécialisée dans le traitement des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants. Elle n’est pas habilitée à détenir des mineurs, en particulier lorsqu’aucune procédure judiciaire n’est engagée. Pourtant, dans ce cas précis, les enfants concernés n’auraient été ni présentés à un juge, ni placés dans un centre spécialisé pour mineurs.

 

Au moment des faits, un véhicule de la Division des droits de l’homme de la MINUSCA se trouvait sur place. Des casques bleus étaient visibles dans la cour. Aucun contrôle des cellules n’a été effectué en leur présence, selon les constatations de notre équipe. Les enfants ont été sortis discrètement par l’arrière pour être écartés du bâtiment pendant le passage des agents et le nettoyage des lieux. La nature des infractions reprochées aux enfants reste inconnue.

 

Le Code de protection de l’enfant (loi n°06.032 de 2006) interdit la détention prolongée des mineurs et impose la présentation rapide devant un juge spécialisé. L’article 140 précise que la détention ne doit être utilisée qu’en dernier ressort et pour une durée aussi brève que possible, environ 48 heures. L’article 141 exige la séparation stricte entre mineurs et adultes, et l’article 142 prévoit la notification obligatoire au juge des enfants.

 

Dans ce cas, aucun de ces principes ne semble avoir été respecté. Les enfants, tous âgés de moins de 14 ans, n’ont pas été transférés dans un centre adapté ni même signalés à une autorité judiciaire compétente.

 

La présence des casques bleus et des agents de la Division des droits de l’homme sur le site pose plusieurs interrogations : la MINUSCA était-elle informée de la présence de ces enfants dans les cellules ? Un contrôle a-t-il été volontairement évité ? S’agit-il d’une présence purement formelle ou d’un accompagnement réel des conditions de détention dans cette unité ?

 

Au-delà de la légalité, la compatibilité de l’UMIRR avec la gestion de mineurs en conflit avec la loi reste à clarifier. Car cette unité, dédiée aux violences sexuelles, n’a ni mandat judiciaire pour incarcérer, ni structure d’accueil conforme pour les enfants….

 

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