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CENTRAFRIQUE : DANS LA SPHÈRE POLITIQUE, LE DROIT CONSTITUTIONNEL DE VOTE EST-IL À GÉOMÉTRIE VARIABLE ?

CENTRAFRIQUE : DANS LA SPHÈRE POLITIQUE, LE DROIT CONSTITUTIONNEL DE VOTE EST-IL À GÉOMÉTRIE VARIABLE ?
CENTRAFRIQUE : DANS LA SPHÈRE POLITIQUE, LE DROIT CONSTITUTIONNEL DE VOTE EST-IL À GÉOMÉTRIE VARIABLE ?

Bangui, République centrafricaine, lundi, 12 octobre 2020 ( Corbeaunews-Centrafrique). Le processus électoral qui doit aboutir aux élections présidentielles et législatives du 27 décembre 2020 est encadré par un arsenal juridique qui, malheureusement est mutable selon les besoins ou envies. A l’instar des grandes démocraties du monde, le peuple centrafricain détenteur de la souveraineté nationale vote pour le président de la république et les députés de leur choix. Cette expression de la volonté du peuple déterminera évidemment le fondement de l’autorité des pouvoirs publics. Pour ce faire, la constitution du 30 mars 2016 a méticuleusement défini les conditions et les qualités d’électeurs pour s’inscrire sur les listes électorales et ainsi participer à l’exercice démocratique.

 

En effet, l’article 30 de la loi fondamentale dispose que : « les centrafricains de deux (2) sexes, âgés de dix-huit (18) ans révolus et jouissant de leurs droits civiques sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi ». A la lecture synoptique de cette disposition constitutionnelle, la qualité et les conditions d’être électeurs sont intimement liées à la notion de nationalité, de l’âge, le sexe, la jouissance des  droits civils et politiques. Au delà de cette disposition, l’opinion nationale doute naturellement que les deux seigneurs de guerre, notoirement des sujets étrangers qui se sont fait enregistrés dans les listes électorales ne remplissent pas les conditions définies par la loi pour jouir pleinement de la qualité d’électeurs. A cela s’ajoutent les problématiques de l’universalité et de l’égalité du suffrage.

En effet, l’article 30 alinéa 3 dispose que : « le suffrage… est universel, égal et secret ». Cette disposition constitutionnelle suppose que le droit de vote est reconnu exclusivement à l’ensemble des citoyens centrafricains où ils se trouvent. Ce droit qui constitue le fondement de la souveraineté populaire ne doit souffrir d’aucune restriction alors  qu’on constate malheureusement qu’au mépris des dispositions constitutionnelles les réfugiés et certaines composantes de la diaspora centrafricaine en âge de voter sont à desseins privés de ce droit en érigeant un seul bureau d’enrôlement dans nos représentations diplomatiques. Effaré par cette pratique désuète qui prépare le lit d’une fraude  électorale à grande échelle, le citoyen lambda s’interroge :

En Centrafrique, le droit constitutionnel de vote est-il à géométrie variable ?

Les étrangers meurtrier du peuple et de surcroît sous sanctions de l’ONU ont-ils légitimement le droit de s’inscrire sur les listes électorales ?

En conséquence de ce qui  précède, peuvent-ils prétendre être candidat aux prochaines élections présidentielles et législatives ?

A contrario, pourquoi priver les centrafricains du droit de vote en créant un seul point d’enrôlement dans les représentations diplomatiques alors que le meurtrier du peuple a droit à une mission commandée des notables pour l’enrôler dans ses retranchement ?

La qualité de ce fichier électoral sera t-elle rassurante ?

L’opinion nationale n’a t-elle pas le droit de craindre une fraude à grande échelle ?

Enfin, quels sont les moyens mis en place par les forces vives de la nation pour contester leur enrôlement et éventuellement demander la déchéance de leur nationalité ?

Au delà de ces multiples questionnements, l’opinion nationale relève que depuis le début de cette mandature, le pouvoir n’a cessé de tordre le cou du droit soit en soudoyant les parlementaires sur les fonds publics pour modifier les lois en sa faveur soit en faisant des révérences aux groupes armés à travers des deals. Pour finir, nous invitons à la vigilance les différents acteurs du processus électoral pour que notre nation soit cette fois ci au rendez-vous du développement durable à travers l’organisation d’une élection qui respecte les standards internationaux.

Mais attention, ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Paris le 9 septembre 2020.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.

 

 

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