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Centrafrique: Coup de gueule d’un militant du MLPC.

Centrafrique: coup de gueule d’un militant du MLPC.

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Lettre au Bureau Politique du MLPC

Bangui le 22 septembre 2016
Distribution individuelle
Camarades du Bureau Politique, en vos rangs et grades respectifs,
Je vous salue !

J’ai choisi aujourd’hui de sortir du long silence que j’ai volontairement observé dans les instances du MLPC, depuis mon retour d’Europe en 2010, période pendant laquelle j’ai réintégré, comme Cadre du Parti, la Sous-Fédération de la Kémo à Sibut, en quittant provisoirement celle d’Europe dont j’y reste profondément attaché par la pensée.
Depuis lors, j’ai participé comme Candidat MLPC aux Législatives de 2011 et de 2015-2016 à Sibut, sans succès, mais aussi sans état d’âme sur mes expériences politiques, parfois moralement et matériellement douloureuses, qu’il faut reconnaître.
Malgré des échecs et une déception collective que nous, militants (et les sympathisants du Parti), n’avions cessé de partager au cours des diverses élections qui se succèdent depuis 2005, beaucoup d’entre nous ont pris comme option de rester toujours engagés au MLPC pour défendre les idéaux du Parti (voir Préambule des Statuts) que nous avions volontairement choisis de soutenir.
C’est ce que l’on appelle glorieusement « mourir pour les idées » !
Pour revenir sur un cas personnel, mon parcours du militantisme politique est bien né en Europe, parmi des anonymes jeunes étudiants noirs, membres de la FEANF (Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France) des années 70 à 79, traqués à l’époque sans cesse par la dictature impériale de la RCA, à cause des idéaux démocratiques naissantes en Afrique centrale, qualifiés jadis « d’idées révolutionnaires subversives» par des dictateurs imposés par l’Occident, pour lesquels des élèves du Lycée Jean-Bedel Bokassa, baptisé plus tard « Lycée des Martyrs » ( pour la circonstance) avaient perdu massivement la vie, sans oublier bien entendu toutes les personnes qui ont payé de leur vie ou de leurs carrières pour le soutien au MLPC, depuis sa création jusqu’à nos jours, à qui je rends hommage et respect militants !

« Mourir pour des idées » comme chantait G. Brassens me paraît plus noble que mourir pour des disputes sur quelques poignées des Francs CFA ! Le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain avait opté, au cours de sa formation, pour la « Social-démocratie » (voir Art 5 des Statuts), en ce qui concerne la politique du développement économique et social de la République Centrafricaine. Cette ligne politique modérée (née en Allemagne et soutenue en Angleterre), était celle qui prenait ses distances de la ligne dure de la Révolution communiste «marxiste-léniniste» venue de l’Union soviétique, soutenue dans le Monde à l’époque par certains pays de l’Amérique latine, notamment : Cuba, Bolivie… et par quelques pays d’Afrique centrale et de l’ouest, à travers des leaders dits « éclairés » dont les plus célèbres étaient : Fidèle Castro et Che Guevara, et plus récemment, SANKARA du Burkina Faso, sans oublier au passage Marien NGOUABI du Congo Brazza.
Si aujourd’hui, beaucoup de cadres démissionnaires du MLPC ont fondé leurs propres Partis en conservant la ligne de la « social-démocratie », cela prouve à suffisance que le « social- démocrate » est sans doute la ligne politique adaptée pour les pays du 1/3 Monde, dont la République Centrafricaine fait partie intégrante.

C’est d’ailleurs pourquoi, des Militants ne cessent de vanter cette ligne politique, celle du « social démocrate ». Lorsque d’aucuns disent : « le MLPC est un Grand Parti », cela ne veut pas dire qu’ils font seulement référence au nombre d’adhérents qui composent cette plate-forme politique ; c’est inévitablement au contenant du slogan dont ils se réfèrent pour orienter leur parcours.

Chers Camarades du Bureau Politique,
Où est donc passée l’idéologie du MLPC que je viens de brosser en guise de préambule ? Ne sommes-nous pas préoccupés par la recherche de résultats immédiats qui tardent à venir depuis 2003 ~ ce qui nous marginalise par rapport aux autres adversaires politiques plus malins que nous, plus avertis, et qui nous poussent maintenant à une automutilation, véritable suicide collectif, pour leur rendre la voie libre afin qu’ils puissent aisément voler vers la victoire [leur Victoire] au détriment de notre Parti ?

La lutte politique n’est pas comme une participation à un jeu olympique où l’on pleure sur soi-même après avoir manqué une médaille ! C’est une lutte de longue haleine dont l’agenda de la réussite dépend à la fois de la manière dont la structure du Parti est gérée et aussi, de l’environnement politique national sans cesse en mutation.

Et la gestion de la structure du MLPC est statutairement confiée à des Hommes et Femmes que nous pensions dynamiques, dignes et ayant le sens du devoir avéré, y compris le « Devoir de réserve ». Or force est de constater que la « vie » du Parti qui devrait se gérer en vase clos, conformément aux Statuts et Règlement intérieur, se gère désormais dans la rue !
A qui bénéficie le dérapage ?

Chers Camarades du Bureau Politique,

Si j’avais choisi de garder le silence dans les instances du Parti depuis longtemps, c’était avant tout d’observer et comprendre la manière dont fonctionne le MLPC à travers son Bureau Politique. J’aurais beaucoup à dire si cette lettre était destinée uniquement à traiter du fonctionnement interne de ce Bureau politique.

Mais si j’ai choisi de briser mon silence aujourd’hui, c’est à cause d’un article publié dans le quotidien MEDIAS+n°1519 du 15 septembre 2016, sous le titre de : « lettre ouverte à Martin Ziguélé ». Ce même article a été repris cinq jours plus tard par un autre quotidien : « L’Expansion » n°590 du 20 septembre 2016, sous le titre commenté de : « détournement des biens matériels du Parti et enrichissement illicite avec sa famille et son clan : les jours du camarade Ziguélé sont comptés à la tête du MLPC ».

Très bien, mais à qui profite le crime ?

Loin de voler au secours du Président en exercice du MLPC, qui était bel et bien choisi à la tête du Parti par des instances avisées sur la base de son intégrité, je crois comprendre pour ma part que certains membres du Bureau Politique, qui ont choisi volontairement la rue pour régler des comptes au sein de leur instance dirigeante, ont bel et bien opté pour le suicide collectif du Parti.
Je crois aussi savoir qu’un « conclave » est en préparation et que tous les thèmes touchant à la vie politique du MLPC ont été distribués à quelques participants désignés pour déposer leurs propositions et/ou critiques éventuelles au Secrétariat du Comité préparatoire de ce « conclave », dans un délai défini.

Alors ? Certains auraient-ils manqué de courage pour déposer leurs critiques ou accusations de manière ouverte, comme convenu, à l’endroit indiqué et auraient confié leur « draft-zéro » à la presse locale pour faire le « sale boulot » à leur place ?
En effet, c’est depuis les échecs des élections de 2015-2016 que des critiques violentes ont émané d’abord de la DNC (dont beaucoup de membres étaient repartis chez eux dans la frustration après ces élections manquées). Ces critiques ont progressivement entaché les membres du Bureau Politique et certains militants, au sujet de la répartition des matériels et d’équipements de Compagne électorale, y compris la distribution des financements entre les candidats aux Législatives dont des « Super-Députés » (entendre : candidats aux législatives issues du BP) estimaient que certains avaient bénéficié avantageusement que d’autres. Ces critiques se sont ensuite muées en accusations, puis jetées sur la place publique, sans laisser aux accusés la moindre présomption d’innocence.

C’est ce qu’on appelle salir tout en se salissant soi-même !

A notre avis, si la convocation d’un « conclave » avait été décidée, c’était sans doute pour faire la lumière sur tous ces différends avant d’aborder d’autres questions liées à l’avenir du MLPC. Mais dès lors que ces malentendus politiques, qui relèvent strictement des questions internes du Parti, ont été jetés en pâture, nous posons la question de savoir quelle crédibilité faudra-t-il encore accorder au Bureau Politique actuel, d’une part, et d’autre part, à ce fameux « conclave » en préparation qui n’en finit pas ?

En vendant le « draft-zéro » du principal thème de ce « conclave » aux ennemis du Parti, l’auteur (ou les auteurs) aurait (ent) sans doute coulé volontairement ou involontairement le navire MLPC « pour quelques poignées de CFA », je suppose, ou bien simplement,  par suite d’une crise d’état d’âme doublée de profondes frustrations causées sans doute par des échecs successifs du MLPC aux élections, facteurs qui fragilisent le moral de certains militants peu aguerris à la lutte politique ?!

Ainsi donc, en pensant atteindre seuls son Président du Parti et sa famille, c’est tout le MLPC qui est atteint et dénigré.

Nous sommes tous indignés et c’est ce qui suscite mon coup de gueule d’aujourd’hui !

Cependant, le MLPC survivra au grand dam de ses détracteurs. Car le MLPC est une Idée. Et l’on ne peut tuer une idée qui est porteuse de bonnes valeurs pour l’avenir de notre pays.

 

Vive le MLPC !
Salutations militantes
Par le Camarade :
Jean-Jacques SANZE
Cadre du Parti MLPC
Ancien candidat à la Députation de SIBUT
(Préfecture de la Kémo)

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