Centrafrique : comment Simplice Mathieu Sarandji tente de contrarier Touadera

Publié le 10 octobre 2022 , 8:09
Mis à jour le: 11 octobre 2022 1:24 am

 

Simplice Mathieu Sarandji (SMS) n’a pas dit son dernier mot. Selon nos sources, le président de l’Assemblée nationale centrafricaine tente de faire de l’hémicycle un vivier de partisans aptes à se mobiliser contre le projet de référendum de Faustin-Archange Touadéra (FAT). Le président, qui a vu son initiative de réécriture de la Constitution retoquée une première fois par la présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan, a en effet prévu d’organiser un vote populaire en début d’année prochaine afin de passer outre.

De gauche à droite, l'ancien premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et le Président Faustin Archange Touadera.
De gauche à droite, l’ancien premier ministre Simplice Mathieu Sarandji et le Président Faustin Archange Touadera.

 

Rédigé par Jeune Afrique

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mardi 11 octobre 2022

 

Sarandji – Touadera, la guerre est ouverte

 

Le 3 octobre dernier, Simplice Mathieu Sarandji a profité de la rentrée parlementaire pour prononcer un discours appelant à respecter les décisions de la Cour constitutionnelle. Des paroles qui ont été interprétées comme un véritable acte de fronde au palais présidentiel. Selon nos informations, le chef de l’État ne décolère pas et s’en est ouvert à plusieurs de ses proches, notamment lors d’entretiens dans sa résidence privée de Damara, au nord de Bangui.

Pour Faustin-Archange Touadéra, l’ancien Premier ministre a choisi son camp et espère rallier à lui des députés de l’opposition modérée ainsi que des déçus du Mouvement cœurs unis (MCU), le parti au pouvoir. Il est rejoint dans ce constat par son fidèle chef de cabinet Donatien Maleyombo et par son ministre Sani Yalo.

 

Un perchoir en sursis

 

En coulisses, Simplice Mathieu Sarandji tente de rassembler des élus des deux bords dans un mouvement de défense des institutions pour compliquer la tenue du référendum voulu par Faustin-Archange Touadéra. Le président de l’Assemblée nationale n’a pas renoncé à succéder à l’actuel chef de l’État, que la limitation constitutionnelle des mandats empêche pour l’instant de se représenter.

Au sein de l’entourage du président, le cas de SMS divise. Certains faucons estiment que FAT devrait le limoger du perchoir et le remplacer par un fidèle, en l’occurrence l’actuel vice-président de la Chambre, Évariste Ngamana, avec Sani Yalo en premier soutien. D’autres, plus prudents, militent pour un maintien, craignant le pouvoir de nuisance de l’ex-Premier ministre au sein du MCU, où il conserve de solides appuis. Faustin-Archange Touadéra n’a pas encore tranché.

Âgé de 67 ans, SMS sait qu’il joue ses dernières cartes, raison pour laquelle il se retrouve en première ligne. D’autres caciques – quinquagénaires – ont, en revanche, une vision à plus long terme, comme Firmin Ngrebada (qui s’applique à ne pas commenter l’action actuelle de FAT), ou Henri-Marie Dondra. S’ils ne ferment pas encore officiellement la porte à 2026, ils envisagent d’ores et déjà l’après- Touadéra, et le possible affrontement avec un autre ambitieux, Évariste Ngamana.

À lire aussi : Touadera demande la tête de son ami et complice Simplice Mathieu Sarandji

 

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