Centrafrique : comment la ministre Nina-Josiane Bemaka Soui, candidate aux législatives à Bimbo 3, a acheté le président de l’ANE Morouba Mathias Barthélemy

Rédigé le 18 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
À Bangui, l’Autorité Nationale des Élections n’appartient plus aux Centrafricains. Elle appartient au régime. Et quand un ou une militante du MCU veut gagner des élections, elle sait exactement comment s’y prendre. Nina-Josiane Bemaka Soui, ministre des Actions Humanitaires et candidate à Bimbo 3, a trouvé la formule parfaite pour transformer le président de l’ANE en allié personnel.
Les partenaires internationaux continuent de parler d’élections libres et transparentes. Ils débloquent des millions d’euros. Ils envoient des observateurs. Ils croient assister à un exercice démocratique. Pendant ce temps, à Bangui, le régime Touadéra a perfectionné une machine de fraude qui transforme chaque scrutin en comédie. L’affaire Bemaka Soui–Morouba révèle comment fonctionne cette machine dans les moindres détails.
Tout commence par un décès. Un directeur général du ministère des Actions Humanitaires part en mission. Il meurt. Son corps est rapatrié et inhumé. Nina-Josiane Bemaka Soui doit le remplacer. C’est là que débute la manipulation.
La ministre occupe deux positions simultanément : elle dirige le ministère des Actions Humanitaires et se présente comme candidate du MCU aux élections législatives dans la circonscription de Bimbo 3. Pour remplacer le directeur général décédé, elle fait un choix qui n’a rien d’administratif : elle nomme l’épouse du président de l’Autorité Nationale des Élections, Dr. Morouba Mathias Barthélemy.
Cette nomination crée instantanément un lien de dépendance. L’épouse du président de l’ANE doit désormais sa position à la ministre Nina-Josiane Bemaka Soui. Elle devient l’intermédiaire parfaite entre son mari et la candidate. Le système se met en place naturellement : l’épouse organise les rencontres entre la ministre et le président de l’ANE. Les rendez-vous se multiplient. Chaque semaine, Nina-Josiane Bemakassoui se rend à l’Autorité Nationale des Élections. Chaque semaine, elle rencontre Morouba Mathias Barthélemy.
Personne ne connaît le contenu exact de ces discussions hebdomadaires. Mais leur fréquence parle d’elle-même. Une ministre-candidate qui fréquente chaque semaine le bureau du président de l’institution chargée de superviser les élections auxquelles elle participe : voilà le niveau de corruption que le régime a normalisé.
Ce système fonctionne parce que le régime Touadéra a transformé toutes les institutions en instruments personnels. L’ANE n’existe plus comme organe indépendant. Le Conseil constitutionnel obéit. Les préfets appliquent les consignes. Le MCU contrôle l’appareil administratif dans chaque circonscription. Les élections ne sont plus des scrutins, ce sont des opérations de validation des candidats du pouvoir.
À Bimbo 3, les jeux sont faits avant même le début de la campagne. Les opposants peuvent déposer leurs candidatures. Ils peuvent faire campagne. Ils peuvent mobiliser leurs militants. Mais Nina-Josiane Bemakassoui a déjà gagné. Elle a placé l’épouse du président de l’ANE dans son ministère. Elle a créé un lien de subordination. Elle a transformé Morouba Mathias Barthélemy en complice.
Cette manipulation confirme comment le MCU va remplir l’Assemblée nationale en décembre. Circonscription après circonscription, ministre après ministre, le parti au pouvoir utilise les mêmes méthodes : nominations stratégiques, réseaux de dépendance, contrôle de l’appareil électoral. Les résultats sont écrits avant le vote. Les urnes ne servent qu’à valider ce qui a été décidé dans les bureaux ministériels et à l’ANE.
Le régime a compris une chose essentielle : on ne truque plus les élections en bourrant les urnes. On les truque en contrôlant ceux qui organisent le scrutin, ceux qui comptent les votes, ceux qui valident les résultats. Morouba Mathias Barthélemy n’est qu’un rouage dans cette machine. Mais son cas montre que même le président de l’ANE peut être acheté avec un simple poste ministériel accordé à son épouse.
À l’étranger, on parle de processus électoral inclusif. On salue les efforts du gouvernement centrafricain. On évoque les progrès démocratiques. Pendant ce temps, à Bangui, Nina-Josiane Bemakassoui rencontre chaque semaine le président de l’ANE pour préparer sa victoire à Bimbo 3. Et personne ne s’en offusque parce que tout le monde sait que c’est devenu la norme.
Voilà comment fonctionne la Centrafrique de Touadéra. Voilà comment le MCU prépare son triomphe électoral de décembre. Voilà pourquoi ces élections ne seront qu’une farce destinée à légitimer cinq années supplémentaires de règne sans partage.
Gisèle MOLOMA….
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