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Les violences intercommunautaires de masse qui ont ravagé le pays pendant un an et demi ont largement diminué, mais toutes les bandes armées n’ont pas été démantelées
Les miliciens ex-Séléka – qui avaient pris le pouvoir début 2013 avant d’en être chassés en janvier 2014 – sont aujourd’hui soit repliés dans leurs bastions musulmans du nord du pays, soit cantonnés dans des bases militaires de la capitale, contrairement aux anti-balaka, miliciens majoritairement chrétiens, qui se sont fondus dans la population civile. “Des quartiers entiers sont des poudrières et des nids de bandits”, confirme une source militaire française sous couvert d’anonymat. “Les anti-balaka sont en ce moment une entrave à la paix. Tout le monde sait qui fait quoi et tout le monde s’en plaint. Mais personne ne peut dénoncer quoi que ce soit”, par peur de représailles, explique cette source.
Impunité totale
Les quartiers sud ne sont pas épargnés non plus. Cela fait 15 jours que Mamadou, un chrétien portant un nom musulman, tout juste arrivé de province pour travailler à Bangui comme moto-taxi, a disparu. “Il n’a plus été revu, ni la moto. Plusieurs témoins ont affirmé l’avoir vu les mains et les pieds ligotés à la base des Anti-balaka avant sa disparition”, s’inquiète son frère aîné, Axel. Excédés par l’impunité qui règne dans la capitale, les habitants du quartier Fouh (nord) ont mis un en place un comité d’autodéfense comprenant des jeunes et quelques Anti-balaka pour patrouiller dans les ruelles à la nuit tombée, en espérant dissuader les malfaiteurs.
Samedi, quatre responsables Anti-balaka ont été arrêtés pour avoir transporté des “armes de guerre” et déférés à la prison centrale de Bangui, selon une source au parquet. Mais les miliciens et délinquants opportunistes sont rarement inquiétés malgré la présence des forces françaises (2.000 hommes) et africaine (6.000) auxquelles la force de maintien de la paix de l’ONU a succédé le 15 septembre, et dont la tâche s’annonce déjà difficile.
AFP