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Centrafrique: Anti-Balaka C’est désormais le Parti Centrafricain pour l’Unité et le Développement (PCUD)

NGAISSONA, coordonnateur des Anti-Balaka
©2014CNC

Anti-Balaka C’est désormais le Parti Centrafricain pour l’Unité et le Développement (PCUD)

 

CNC – Bangui (Centrafrique): 29-11-2014.  Hier c’est le mouvement armé mais désormais c’est une organisation politique. Le mouvement Anti-balaka se veut un parti politique. Le mouvement a annoncé officiellement son engagement à abandonner la lutte armée dans l’optique de se transformer en parti politique . Un engagement exprimé à l’issue d’une Assemblée générale extraordinaire convoquée, ce 29 novembre 2014 au complexe sportif Barthélémy Boganda à Bangui, par la coordination générale dudit mouvement. Le mouvement est transformé en parti politique dénommé Parti centrafricain pour l’Unité et le Développement, en abrégé PCUD.

C’est en présence de nombreuses personnalités, à savoir les Représentants des autorités de la transition, des corps diplomatiques, des Forces internationales dont MINUSCA et Sangaris, des partis politiques, de la plate forme religieuse et des représentants de la société civile que cette assemblée générale extraordinaire du mouvement Anti-balaka s’est tenue dans une ambiance apaisée.

Dans son discours devant des centaines de participants, le Coordonnateur général des Anti-balaka, Édouard Patrice NGAÏSSONA a d’abord montré les raisons de l’existence du mouvement Anti-balaka avant de présenter la nouvelle donne du parti PCUD.

“Pendant neuf mois, la seleka au pouvoir a passé tout son temps à massacrer les populations civiles sur toute l’étendue du territoire national, à piller, à violer, à détruire les édifices publics et les bétails, à incendier les villages, champs et greniers, à profané des tombes et lieux de cultes. Les exactions ne pouvaient plus se compter ; pourtant, une force Multinationale de l’Afrique centrale, à savoir la FOMAC, avait été déployée sur le terrain pour assurer la protection des populations. Pire, une frange de cette force Multinationale, en occurrence le contingent tchadien, soutenait la seleka dans ses exactions. C’est dans ce contexte qu’à partir du mois de septembre 2013, les jeunes des villages et villes des provinces du Nord-Ouest et Sud de la RCA, exaspérés, se sont mobilisés pour résister en bravant les envahisseurs avec des armes de fabrication artisanale, des machettes et des gourdins. Ainsi né le phénomène Anti-balaka”, a fait savoir Patrice Edouard Ngaïssona, le Coordinateur général des Anti-balaka.

Le Parti centrafricain pour l’Unité et le Développement (PCUD) a vu le jour à l’initiative, selon le coordinateur général, des patriotes Anti-balaka qui ont une vision politique en vue de ramener la paix en Centrafrique. La transformation du mouvement armé en lutte politique s’exprime par le sentiment de tourner la page sombre de l’histoire que le peuple centrafricain a connue. Le PCUD a pour devise : “Unité-Amour-Travail” avec un slogan patriote” I lingbi” en langue centrafricaine Sangö littéralement dit “Nous pouvons” en français. Le coordonnateur général explique cette initiative par la détermination, dit-il, du peuple centrafricain à pouvoir développer la République centrafricaine à travers la vision du père fondateur Barthélémy Boganda.

“Désormais, nous nous engageons à regarder droit devant nous, en hommes responsables et soucieux d’un devenir meilleur pour la République centrafricaine et son peuple. Pour concrétiser cette prise de position, avec détermination, je vous annonce très solennellement au nom des patriotes Antibalaka et en mon nom propre, qu’à compter de ce jour, le mouvement des patriotes Antibalaka prend l’étiquette d’un parti politique“, a déclaréÉdouard Patrice Ngaïssona.

Est-ce la fin définitive des opérations d’Anti-balaka sur les théâtres d’opérations ?

Le mouvement a décidé à l’issue de ce rassemblement général des combattants Anti-balaka de prouver son engagement devant l’opinion nationale et internationale d’abandonner les armes. Le mouvement désormais parti politique sollicite le soutien de la communauté nationale et internationale d’appuyer fortement ses actions afin que l’engagement pris par le PCUD ne souffre d’aucune faille.

“Aujourd’hui, à cet instant-même, aucun élément Anti-balaka ne doit utiliser les armes, quel qu’en soit le motif. Les armes doivent être toutes enterrées”, a déclaré le Coordonnateur général dudit mouvement.

Selon lui, certains mauvais grains infiltrés par malheur dans le parti enfreindre les règles établies à compter du jour même de la prise d’engagement, ceux-ci répondront de leurs actes devant la loi. Par la même occasion, le coordonnateur général a balayé du revers de la main les accusations portées sur les Anti-balaka qui, selon lui, devraient plutôt être récompensés. Dans son discours, il a relevé la provocation de l’exécutif centrafricain à l’égard des ceux qu’ils appellent les patriotes Anti-balaka.

“L’on peut comprendre aisément comprendre la logique agressive de la Présidente de transition Madame Catherine Samba-Panza qui, lors de la visite à Mbaïki en compagnie du ministre français DD la défense, son excellence Jean Yves LEDRIAN, a aussi déclaré la guerre aux Anti-balaka. C,est cette prise de position que nous ne cessons de vivre jusqu’aujourd’hui”, a souligné Édouard Ngaïssona.

Il a par ailleurs interpellé les autorités de transition à avoir un regard particulier sur les éléments Anti-balaka en vue d’un cantonnement approprié.

Pour mémoire, le mouvement avait publié un communiqué annonçant la transformation du groupe armé en parti politique. Reste à savoir si tous les 75 000 combattants Anti-balaka s’y adhérèrent en toute conviction pour que la paix revienne en terre centrafricaine.

Bangui / Eric NGABA /Corbeau News Centrafrique.

 

 

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