Bangui (CNC) – Depuis quelques semaines, les Centrafricains ont appris avec stupéfaction que la société libanaise Almadina est désormais chargée de la fabrication et la délivrance de la carte d’identité nationale et certains documents officiels centrafricains. Alors, beaucoup se demandent comment on est arrivé à ce niveau. Pourquoi ? Enquête du CNC.
De sources digne de foi proche de la présidence de la République et du Ministère de la Sécurité publique, Madame Prisca MAMADOU, directrice administrative et financière du Ministère de l’Intérieur seraient la première connexion de la société libanaise Almadina avec le pouvoir de Bangui. Elle est d’ailleurs considérée comme celle qui serait à l’origine de la donation du marché de conception des cartes d’identité nationale à la société libanaise ALMADINA.
Selon l’information du CNC, Madame Prisca MAMADOU aurait pris contacte avec un haut cadre de cette société libanaise lors d’un de ses voyages d’affaires en France. Un premier contact fructueux qu’elle a pris le soin de rendre fidèlement le compte dès son retour au pays au chef de l’État Faustin Archange TOUADERA et au Premier ministre d’alors Simplice Mathieu SARANDJI.
Après plusieurs échanges discrets entre le pouvoir de Bangui et les hauts responsables administratifs et politiques de cette société libanaise, sur proposition du chef de l’État et du Premier ministre, le ministre des Transports et de l’Aviation civile d’alors Monsieur Théodore Jusso décide de retirer le marché entre les main de Dominique YANDOKA qui devrait élaborer ces document à travers son entreprise Centrafrique Carte Système.
La raison évoquée à la présidence à l’époque était que si YANDOKA, militant du parti MLPC et ami direct de Jean Serge Bokassa, à l’époque ministre de l’Intérieur, gagnait ce marché, il allait financer la campagne présidentielle de ce dernier en 2021 contre le président Touadera. Cette affaire a été aussi à l’origine de la destitution de Bokassa à la tête du Ministère de l’Intérieur, car il fallait bien qu’il y’ait quelqu’un du cercle vicieux à la tête du département afin de pouvoir faciliter les transactions sans difficulté.
Les procédures ont été longue jusqu’à l’arrivée du Général Henri Wanzet Linguissara, à la tête du département de la sécurité publique qui a repris l’affaire en main avec l’aide de Madame Prisca Mamadou qui va le mettre en contact direct avec le PDG internationale de l’entreprise où il ira le rencontrer au Qatar pour enfin décider des pourcentages qu’ils devront obtenir afin de pouvoir faciliter l’octroi définitif du marché.
Pendant ce temps, à Bangui, des voix s’élèvent au sein de la police nationale, de la société civile et de l’opposition pour critiquer l’octroi de la fabrication et la délivrance de ce marché des cartes d’identité et d’autres documents administratifs centrafricains à la société libanaise Almadina en accusant, au passage, le ministre de la Sécurité publique sans savoir que la décision venait du chef de l’État en personne.
Affaire à suivre…
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