Bangui (République centrafricaine) – Plus que jamais déterminé à changer la Constitution, pour se maintenir ad vitam aeternam, le régime de Bangui poursuit les représailles judiciaires contre toutes les voix qui dénoncent la liquidation de la démocratie en Centrafrique. Afin de camoufler la rupture de l’ordre constitutionnel et le sabotage de l’Etat de droit, depuis deux semaines, Bangui fait pleuvoir des mandats d’arrêt internationaux et lance des poursuites judiciaires à-tout-va contre les grandes voix de l’opposition au troisième mandat. C’est de la vendetta judiciaire.
Rédigé par L’hirondelle RCA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le samedi 19 novembre 2022
La vendetta judiciaire
Jean-François Akandji-Kombet, Gaston Mandat Nguerekata, Rodrigue Joseph Prudence Mayté ou encore Serge Mbaikassi, toutes ces voix qui combattent l’instauration d’une nouvelle dictature en Centrafrique, sont devenus les « nouvelles bêtes à abattre » pour cette justice au faciès.
A la manœuvre de cette cabale judiciaire, il y a bien le ministre de la justice, Arnaud Djoubaye Abazene, l’homme de la Séléka, cette nébuleuse qui a le mérite d’avoir plongé la République centrafricaine dans l’abime.
Il y a quelques temps, de nombreux rapports internationaux, notamment de l’ONG « The Sentry », mettaient en exergue le rôle important que joue l’homme qui a été fait « ministre d’Etat » chargé de la justice, par Faustin Archange Touadéra, dans l’entretien de la crise intercommunautaire dans la Vakaga. Il faut aussi et surtout savoir, que la Cour Pénale Internationale (CPI) a ouvert des dossiers de crimes commis sous la Seleka auxquels Abazene serait directement responsable.
Avant de juger de la moralité des poursuites judiciaires engagées par le régime visiblement aux abois, il conviendra tout d’abord de faire le lien avec le portrait du « donneur d’ordres » Djoubaye qui, ancien de la Séléka, n’est aucunement en odeur de sainteté pour intenter des procès contre des citoyens qui ont commis le crime (selon les dieux au pouvoir) de défendre ce qui reste de la démocratie en Centrafrique.( La vendetta judiciaire).
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Mais qui est Abazene?
Abazene est connu à Bangui comme membre de la famille de l’ancien Président et chef de la Seleka, Michel Djotodja Am-nodroko. Celui-ci est fait “médiateur de l’ombre” par le régime de Touadera. Mais, de nombreuses informations en notre possession indiquent aussi que le ministre de la justice, Arnaud Djoubaye Abazene, exerce une certaine influence sur l’administration Touadera, de part sa proximité avec les groupes rebelles qui sévissent dans la partie Nord de la RCA.
Les dernières affaires judiciaires dont le régime, sous la houlette du ministre Abazene, s’est fait siennes, ont tout aussi contribué à décrédibiliser la justice centrafricaine. Mais est-ce que dans cette furie qui est celle des hommes au pouvoir, se rendront-ils compte, que pour l’instant, en Centrafrique, il n’existe plus de justice car les conditions d’un procès juste et équitable n’étant pas établis ?
Face à ce sinistre tableau qui est celui de la justice sous la gouvernance de Faustin Archange Touadéra, il convient de dire ici et maintenant, que cette bataille judiciaire dans laquelle s’est lancé le régime, il la perdra sans doute ! Car, si la démocratie et l’Etat de droit obligent à ceux qui incarnent la Loi de faire eux-mêmes preuve d’exemplarité, ce n’est pas à un gouvernement qui a rompu l’ordre constitutionnel en délégitimant la Cour constitutionnelle, de lancer des mandats d’arrêt internationaux contre des voix qui critiquent le viol de la Constitution, et de le réussir. Même pas dans les dessins animés. Peine perdue !!! ( La vendetta judiciaire).
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