Centrafrique : 89 incidents contre les humanitaires en huit mois selon OCHA, une augmentation de 20%

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89 incidents contre les humanitaires en huit mois selon OCHA, une augmentation de 20%

 

Centrafrique : 89 incidents contre les humanitaires en huit mois selon OCHA, une augmentation de 20%
Convoi humanitaire. CopyrightCICR

 

Rédigé le 26 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

L’insécurité visant les travailleurs humanitaires atteint un niveau critique en République centrafricaine. Selon un rapport d’OCHA, 89 incidents ont été enregistrés entre janvier et août 2025. Le seul mois d’août compte 16 cas, soit une hausse de 23 % par rapport à juillet.

 

 

Le bilan humain fait état d’un mort et de plusieurs blessés. Derrière ces chiffres, c’est l’accès de milliers de personnes fragiles à l’aide qui est compromis. Les criminels constituent la menace principale, avec huit incidents recensés en août : sept vols à main armée et une interférence dans les activités.

 

Les préfectures de l’Ouham (6 incidents), de l’Ouham-Fafa (3) et de la Ouaka (3) sont les plus touchées. Depuis janvier, la Vakaga (13 incidents), le Bamingui-Bangoran(11) et l’Ouham (10) restent les zones les plus dangereuses, au point de rendre certains secteurs pratiquement inaccessibles pour les humanitaires.

 

Les attaques prennent des formes variées : vols à main armée, menaces directes, agressions physiques, détentions arbitraires. Chaque incident oblige les organisations à revoir leurs protocoles de sécurité, limitant leur champ d’action. Certaines régions deviennent progressivement des no-go zones, privant les populations d’aide vitale : soins de santé, abris, nourriture ou éducation.

 

L’irrégularité des violences complique la planification des interventions. Des périodes calmes sont suivies de pics soudains, forçant les équipes à s’adapter en permanence. Cette imprévisibilité accroît la vulnérabilité des populations déjà durement frappées par la pauvreté et les conflits.

 

Le rapport d’OCHA montre clairement une réalité : la neutralité humanitaire n’est plus respectée. Les travailleurs sont perçus tantôt comme des cibles faciles pour les criminels, tantôt comme des instruments suspects par des groupes armés, ou encore comme des boucs émissaires par des communautés frustrées.

 

Cette dégradation interroge directement la capacité du gouvernement à assurer la sécurité de ceux qui viennent en aide à ses citoyens. L’augmentation de 23 % des incidents en un mois confirme une tendance inquiétante qui risque de pousser certaines organisations à quitter le pays en ce moment difficile du pays.

 

En plaçant la République centrafricaine parmi les environnements les plus dangereux au monde pour l’action humanitaire, ce rapport sonne comme un avertissement. Si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement, la population pourrait se retrouver totalement privée d’assistance, aggravant une crise déjà multidimensionnelle.

 

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