Bossembélé : Quand les contrôles routiers deviennent un cauchemar pour les voyageurs sur cet axe

Rédigé le 15 décembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Sur le corridor Bangui-Béloko, Bossembélé représente une halte obligatoire pour les usagers de la route nationale numéro 1. Pourtant, cette ville de l’Ombella-Mpoko s’est forgée une mauvaise réputation inquiétante auprès des voyageurs. Un incident survenu au checkpoint des forces de l’ordre la semaine dernière explique pourquoi tant de gens redoutent cet endroit d’y passer.
La semaine dernière, un véhicule en provenance de la capitale transportait des passagers ordinaires vers Bouar. Arrivée À Bossembélé, située à environ 160 kilomètres de Bangui sur la route nationale numéro 1, personne ne s’attendait à ce qui allait suivre. Le véhicule s’est arrêté comme d’habitude au point de contrôle où les forces de l’ordre exercent leur surveillance quotidienne.
C’est là que les gendarmes en faction ont adopté un comportement qui dépasse l’entendement. L’un des gendarmes a sorti un couteau et s’est mis à déchirer les bagages des voyageurs un par un. Les valises ont été éventrées sans la moindre précaution, les sacs déchirés de part en part. Chaque passager a vu ses affaires personnelles détruites sous ses yeux, impuissant devant cette furie destructrice qui ne semblait répondre à aucune logique militaire.
Une mère de famille, également passagère dans ce car, a particulièrement souffert de cette opération incompréhensible. Le sac de son bébé, contenant des couches et divers produits de soin, a été coupé avec la même violence que les autres bagages. Pendant qu’il s’acharnait sur les effets personnels des gens, le gendarme proférait des insultes à l’encontre des femmes présentes. Cette double agression, physique sur les biens et verbale sur les personnes, a plongé les voyageurs dans un état de colère totale.
Les passagers restaient là, bouche bée, incapables de saisir ce qui justifiait un tel déferlement. Quel type de fouille nécessite de déchirer ainsi les bagages avec un couteau ? Quelle menace pouvait bien justifier cette destruction méthodique des affaires de citoyens ordinaires ? Personne n’a obtenu de réponse. Le gendarme poursuivait sa besogne sans fournir la moindre explication, comme habité par une colère dont lui seul connaissait la source.
Des témoins ont filmé la scène et les images ont rapidement circulé sur les plateformes de partage. Les commentaires se sont multipliés, et beaucoup d’internautes évoquent la possibilité que le gendarme ait consommé du Tramadol ou d’autres substances de synthèse. Son comportement erratique et violent correspond en effet à celui de quelqu’un sous emprise. Une personne dans son état normal, surtout un représentant de la loi, ne peut agir de cette façon.
Dans la vidéo partagée en ligne, une femme exprime ce que beaucoup ressentent désormais au quotidien. Elle explique que les citoyens ne devraient pas trembler en voyant des gendarmes. La présence d’un uniforme devrait au contraire apporter un sentiment de sécurité et de protection. Mais la réalité vécue par les Centrafricains est tout autre. Quand un militaire, un gendarme ou un policier apparaît, c’est la peur qui s’installe. Ces hommes en tenue, armés, utilisent leur position pour menacer et intimider plutôt que pour servir.
Elle poursuit en faisant une observation troublante. De nombreuses personnes se sentent paradoxalement plus en sécurité face à des éléments rebelles qu’en présence des forces de l’ordre. Cette inversion complète des perceptions en dit long sur l’état de la confiance entre la population et ceux qui sont censés la protéger. Comment en est-on arrivé à un tel renversement de situation ?
Ce qui s’est passé à Bossembélé n’est malheureusement pas une exception. Sur l’ensemble des axes routiers du pays, les voyageurs rapportent des expériences similaires à chaque barrage. Les abus se répètent, les intimidations deviennent la norme, et les comportements inexplicables se multiplient sans que personne n’intervienne. Les usagers qui empruntent la nationale Bangui-Béloko savent qu’ils devront affronter ces épreuves à répétition.
Chaque checkpoint devient une loterie où l’humeur d’un agent peut transformer un voyage ordinaire en calvaire. Les passagers ne savent jamais s’ils tomberont sur quelqu’un de raisonnable ou sur un individu qui décidera de les harceler, de détruire leurs biens ou de les insulter gratuitement. Cette incertitude permanente empoisonne tous les déplacements et transforme des trajets banals en sources d’anxiété.
Par Gisèle MOLOMA….
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