Birao : un Russe noir torturé par les Wagner après une interpellation par les soldats FACA

Rédigé le 23 novembre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
À Birao, chef-lieu de la préfecture de la Vakaga, les supplétifs centrafricains des Wagner recrutés par les mercenaires russes continuent de payer un lourd tribut. Ces jeunes, que tout le monde appelle désormais les “Russes noirs” ou “Wagner noirs”, opèrent aux côtés des forces russes dans les zones reculées du pays. Mais leur collaboration avec ces mercenaires ne les protège pas de la violence de leurs propres patrons du groupe Wagner.
En effet, le samedi 22 novembre 2025, dans la matinée, un de ces supplétifs, identifié sous le nom de Mathieu, a vécu un calvaire de sa vie. Peu avant 9 heures, le jeune homme a quitté son domicile en moto. Dans son sac : son arme et son bracelet distinctif de Wagner noir. Il voulait quitter la ville, probablement pour rejoindre son village.
À la sortie de Birao, des soldats des Forces Armées Centrafricaines l’ont arrêté au checkpoint. Mathieu était au téléphone. Une fois sa conversation terminée, il a commencé à discuter avec les militaires. Fort de son statut de supplétif russe, il a adopté une attitude ferme face aux FACA. Les soldats ont alors décidé de fouiller son sac et y ont trouvé l’arme et le bracelet.
Plutôt que de régler l’affaire entre eux, les soldats FACA ont ramené Mathieu directement chez les mercenaires russes. Aussitôt, ces Wagner ont commencé à l’interroger : où allait-il avec son arme ? Pourquoi quittait-il la ville ? Pour les Russes, le comportement du jeune homme trahissait une désertion, voire une rébellion.
La suite a été violente. Les mercenaires se sont acharnés sur Mathieu, le tabassant violemment. Ils ont confisqué son arme et sa moto avant de le laisser partir. Le jeune homme se trouve aujourd’hui chez lui, souffrant de graves blessures aux côtes et aux bras.
Cette affaire permet de mieux comprendre les conditions dans lesquelles opèrent ces supplétifs centrafricains. Selon les informations recueillies par la rédaction du CNC auprès de sources à Birao, les Russes noirs achètent eux-mêmes leurs armes avant de partir en opération avec les mercenaires russes. “Ils paient leurs propres armes pour aller mourir”, résument des habitants de Birao.
Un système qui transforme ces jeunes Centrafricains en chair à canon, financièrement exploités avant même d’être exposés aux dangers des opérations militaires.
Par Martin Dorotou….
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