Berberati-Nola : voyage aux portes de l’enfer

Pendant que l’État prévoit désormais de verser à Poutine 10 milliards par mois aux mercenaires russes, cette liaison vitale tombe en ruine.
Entre Berberati et Nola, située à 720 kilomètres de la capitale, la route a disparu. Ce tronçon de 136 kilomètres, autrefois praticable, ne permet plus aucune circulation normale. Les voitures restent bloquées dès les premiers kilomètres. Quand arrive la saison des pluies, même les motos abandonnent.
Les passagers montent sur des camions de bois ou de matériel minier. Ils s’accrochent aux ridelles, debout sur les chargements, bringuebalés à chaque nid-de-poule. Ces poids lourds constituent leur seul moyen de transport. Pas de gare routière, pas d’horaires fixes. Tout dépend du passage aléatoire des camionneurs.
Les compagnies forestières qui réparaient ces pistes ont quitté la zone. Elles ont emporté leurs bulldozers et leurs équipes d’entretien. Quelques sociétés minières chinoises exploitent encore le sous-sol, mais ne financent aucune réfection routière. Elles extraient, exportent, puis détruisent l’environnement avant de partir sans laisser de traces.
L’isolement pèse lourd sur la vie quotidienne. Les femmes enceintes des villages situés entre ces trajets accouchent dans leurs villages, faute de pouvoir rejoindre l’hôpital. Les commerçants voient leurs marchandises pourrir sur place. Les écoliers manquent les cours quand les camions ne passent pas. Les prix flambent à cause des difficultés d’approvisionnement.
Pendant ce temps, Moscou vient d’exiger à partir du mois de septembre 2025 une somme de 15 millions d’euros mensuels pour maintenir ses services des mercenaires sur le territoire. Cette somme équivaut à 10 milliards de francs CFA par mois. Avec ce montant, l’État pourrait refaire entièrement la liaison Berberati-Nola et bien d’autres axes routiers du pays. Mais les priorités sont ailleurs.
Pendant que le gouvernement sollicite des prêts auprès de la Banque mondiale pour financer les infrastructures, il trouve miraculeusement des milliards pour payer les mercenaires russes. Cette contradiction frappe les populations de plein fouet. Les routes se dégradent tandis que les coffres de l’État se vident au profit d’intérêts étrangers.
À Nola, personne n’attend plus de miracle. Les gens se sont habitués à cette situation. Prendre un camion pour aller au marché ou à l’hôpital fait partie du quotidien. Cette route qui n’existe plus raconte l’histoire d’un territoire sacrifié sur l’autel des alliances douteuses.
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