L’ancien président du Bénin n’ a pas pu être auditionné par le juge d’instruction en charge de l’enquête sur les violences post-électorales. Boni Yayi a évoqué des raisons de santé.
La raison précise de cette indisponibilité est liée à l’état de santé de l’ex-homme d’Etat béninois. En effet, selon son avocat, Thomas Boni Yayi suit un repos médical de longue durée depuis plusieurs semaines.
Empêché de sortir de chez lui, l’ex-président n’a plus été aperçu depuis le 1er mai dernier, quelques jours après les élections législatives auxquelles l’opposition n’avait pas pu présenter de candidats.
De l’acharnement politique selon l’opposition
Nouréni Atchade, porte-parole des Forces cauris pour un Bénin émergent parle d’acharnement politique.
“C’est un acharnement. Depuis le 1er mai, le président Yayi Boni n’a plus mis un pied dehors et il n’a pas droit non plus aux visites. Et c’est difficilement que son avocat a pu avoir accès à lui. C’est après des négociations. Donc aucun partisan ne peut le rencontrer, même les membres de la famille sont repoussés. C’est une sorte d’assignation à résidence qui ne dit pas son nom. Il n’y a rien officiellement qui prouve qu’il est assigné à résidence c’est pourquoi nous parlons de séquestration. a déclaré le porte-parole de son parti.”
L’Etat de droit s’impose
Pour le député Orden Alladatin du parti Union Progressiste, proche du pouvoir, nul ne doit être au-dessus de la loi et il n’y a pas lieu de spéculer sur le caractère politique de cette affaire.
“Il faudrait que dans les pays africains nous commencions par vivre comme des Etats démocratiques normaux et que s’il y a une affaire qui concerne quelqu’un, que cela ne soit plus perçu comme un scandale. Ce qui serait un scandale à mon avis, seraient des affaires montées de toute pièce pour pouvoir créer des problèmes à des adversaires politiques.”
Pour l’homme politique proche du pouvoir, “une personne qui est mêlée à une affaire doit en répondre. Que l’Etat de droit suive son cours.”
Symbole de l’opposition béninoise, dont la majorité des leaders sont actuellement en exil, Thomas Boni Yayi avait notamment appelé la population à se soulever lors des dernières élections législatives.
Par Élodie Amen
Avec DW